Personne ne l’attendait pourtant Violent Shit renaît de ses excrément pour perpétuer le cycle du caca et ainsi alimenter les dégénérés mentaux qui s’échangent ce genre de films sous le manteau à des prix prohibitifs pour satisfaire leurs déviance inavoués. C’est d’ailleurs ce film qui fera la renommée de Andreas Schnaas qui s’imposera enfin dans la sphère des « auteurs » du Splatter underground allemand. C’était pourtant loin d’être gagné, mais le cinéaste en a fait du chemin depuis le premier épisode et après ses délires scatologique et puéril qui lui ont notamment permis d’exorciser son complexe oedipien, c’est désormais l’heure de la maturité pour lui. A cet égard, le réalisateur devait avoir découvert Les Chasses du Comte Zaroff, ou bien en entendre parler au point d’en proposer une sorte de remake avec Karl the Butcher et son fils dégénéré mental interprété par Jérémy Sisto en personne dans son premier grand rôle au cinéma. Non je déconne, il s’agit du gros Schnaas en réalité qui campe un gros barbare taillé sur mesure et qui règne en tyran sur une cohorte de guerrier spartiate affublé de heaume de chevalier et zombifié par les soins d’un docteur Mengele emparé d'une folie des grandeurs. On devine assez rapidement que leur but n’est pas de faire une reconstitution de la bataille de Stirling mais bien de régner sur le monde.


L’histoire se résume donc à un petit groupe de naufragés qui se sont lancés dans un vent des globes avec une vieille embarcation qui prend l’eau de toute part. L’intrigue n’est pas franchement plus finaude que les deux précédents volets et ne sert globalement que de prétexte à un nouveau carnage dans une forêt et des terrains vague. Evidemment, la séquence maritime est tournée en gros plan ou en contre-plongée pour nous faire croire aux tumultes de l’océan digne d’une traversée du Cap Horn alors que la scène se déroule en réalité sur un paisible plan d’eau. Comme un malheur n’arrive jamais seul, ils seront enlevés par les terribles guerriers de Karl The Butcher qui chercheront à les traquer les uns après les autres sur cette île du bout du monde. Et oui, le bout du monde c’est aussi le bout de la civilisation, une zone de non droit où ne règne que la loi du plus fort et du plus sournois. La vie n’y a que peu de valeur, et chaque erreur se paie d’ailleurs à ce prix. Heureusement, un groupe de chinois compte bien mettre fin à l’oppression nanarde du boucher plutôt que de tenter leur chance à la nage. En guise de hors d’œuvre on aura donc le droit à une série d’exécutions à la guillotine suivi d'un épluchage de visage, des tortures ignoble et sadique infligés aux traitres qui daignent s’opposer au régime carnassier de son despote. Puis très vite, le film abandonne ses sévices pour foncer tête baissée dans une mécanique de prédation ultra gore et jouissive.


Violent Shit 3 Infantry of Doom se rapproche dès lors d’un gros délire grindhouse très potache que n’aurai certainement pas renié Quentin Tarantino. Le sang coule à flot dans un véritable festival d’écorchés vifs et de zombie où les corps se déforment à volonté sous les coups de poing et les prises de kung-fu. Des ninjas y côtoient des bidasses en armure affublé de serpe et de machette. Certaines mises à morts sont extrêmement brutales mais également très originales, et vous ne verrez certainement jamais leur équivalent ailleurs. En plat de résistance il faudra compter sur des décapitations et des démembrements bien moyenâgeux. Les lames sont si affûtés qu’elles permettent de scier les hommes en deux. Le métrage fini même par tourner en roue libre total dans la démesure de sa violence, si bien qu’on en viendrait presque à regretter que Schnaas n’est pas réalisé une adaptation du jeu vidéo Mortal Kombat. Les affrontements à couteaux tirés et les gags mortels sont le principal moteur narratif du film qui ne pourra se solder que par la mort de tous ces interprètes ou presque dans une bataille épique où le cinéaste s’est improvisé artificier ce qui lui permet de varier les plaisirs avec une guillotine volante, des grenades et des déferlement de bastos réduisant les mannequins en charpie. Mon meilleur ami (Powerslave7) qui l’avait découvert très jeune en disait « C’est le Premutos de Schnaas », Premutos qui on le rappel était déjà le « Braindead de Ittenbach ». Vous imaginez le délire, c’est comme une copie, d’une copie, d’une copie, dans un univers parallèle où la page d’alignement de l’imprimante ce serai mis à muter et à faire tout de travers en alignant des croix gammée en quinconce et des traînés de toner rouge.


On savait Andreas Schnaas ultra burné mais surtout piètre metteur en scène. Là-dessus, rien n’a changé, et le film est toujours tourné au caméscope loin des canons esthétique des Lucio Fulci, George Romero ou Peter Jackson qui restent ses modèles de prédilection. On pourra néanmoins constater une marge de progression chez le cinéaste qui partait de loin et qui aura finalement sût définir son style et trouver le bon équilibre qui lui manquait jusque-là. Il y a d’ailleurs plus de « cinéma » que dans ses précédents essais. On aurait pu penser que le choix d’alterner entre filmage en DV et super 8 aurait pu signifier la mise en place d’un flashback, mais en réalité, il s’agit surtout d’imposer une figure de style de manière totalement aléatoire sans jamais pousser l’expérimentation au-delà comme il avait pu le faire dans le premier film de sa saga. Ce manque de réflexion est assez représentatif de son auteur qui n’agit que dans l’instinct du moment sans plan forcément prédéterminé, un peu comme un enfant de 10 ans qui jouerai au chevalier avec une épée en bois dans la forêt en balançant des élucubrations au fur et à mesure de son épopée, excepté quant il s’agit d’enivrer le spectateur de sang et de tripaille où les effets spéciaux sont déjà mieux calibrés et les gestes plutôt bien chorégraphiés. Il faut dire aussi que tout le budget y est sans doute passé et à ce prix-là il fallait forcément compter sur des acteurs totalement amateur qui cabotinent un max pour notre plus grand plaisir de nanarophile. Mais c’est aussi pour cette sincérité désarmante de gros métalleux bourrin et cette générosité teutone que l’on adore ce réalisateur et que l’on finit par devenir aussi euphorique que lui dans cette odyssée guerrière qui nous emmènent jusqu’au bout de l’enfer.

Le-Roy-du-Bis
7
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste L'Ecran Barge

Créée

le 15 mai 2024

Critique lue 1 fois

Le Roy du Bis

Écrit par

Critique lue 1 fois

D'autres avis sur Violent Shit 3 : Infantry of Doom

Violent Shit 3 : Infantry of Doom
Slade
6

The Karl Konnection

Andreas Schnaas fait des prouesses. Après deux Violent Shit taillés à la machette et un Zombie '90 rendant hommage au cinéma italien des années 70, voici qu'il récidive avec le troisième volet de...

le 7 août 2011

8 j'aime

2

Violent Shit 3 : Infantry of Doom
PowerSlave7
7

La Schnaasploitation au sommet

Découvert grâce à l'incroyable VHS d'Uncut Movies au milieu des années 2000 (40 balles aujourd'hui d'occase contre une dizaine d'euros à l'époque), Infantry of Doom fut avec d'autres classiques tels...

le 9 févr. 2024

1 j'aime

Violent Shit 3 : Infantry of Doom
Crillus
1

Critique de Violent Shit 3 : Infantry of Doom par Crillus

Ce qui me surprend de prime abord n'est pas que ce film ait été créé mais qu'il soit le troisième opus, cela signifie qu'il y en a eu deux autres. Après avoir vu un tel film je me sens malade, mais...

le 9 mars 2014

1 j'aime

Du même critique

Whiplash
Le-Roy-du-Bis
10

I’m Upset

On ne nait pas en étant le meilleur, on le devient au prix d’un travail acharné et d’une abnégation sans faille. Le talent n’est pas inné, il se développe et se cultive par un entraînement rigoureux...

le 17 juil. 2023

8 j'aime

21

La colline a des yeux
Le-Roy-du-Bis
8

Les Retombées

À Hollywood, on aime pas trop prendre des risques inutiles et les remake constitue des retombées financières garantie. Massacre à la tronçonneuse, Halloween, Vendredi 13... Evidemment, pour s’assurer...

le 19 oct. 2023

7 j'aime

3

Kickboxer
Le-Roy-du-Bis
7

Nok Su Kao

Beaucoup l’ont traîné dans la boue à cause de quelques langues de pute de journalistes qui ont voulu le tourner en ridicule, mais Jean Claude Van Damme n’en reste pas moins une bête d’athlète qui...

le 25 mars 2024

6 j'aime

7