En fait je ne suis absolument pas obligé de noter chaque oeuvre que je regarde, et j'en suis parfaitement conscient. Mais je le fais quand même à chaque fois parce que je suis un fou maniaque qui aime que tous ses visionnages soient répertoriés, classifiés, et caetera et caeteri.


Mais pour l'oeuvre en question (entre autres, c'est juste un bon exemple en l'occurrence), j'ai un peu du mal à fixer un avis. Parce que d'un côté, c'est vrai qu'on peut très facilement et façon totalement légitime qualifier ce film de provocation gratuite, à deux balles, et franchement pas fine. C'est d'ailleurs démontrable, avec des arguments concrets : des scènes de viol mal filmées qui semblent être là juste pour décorer, une trame scénaristique qui semble faire office de bouche-trou entre des scènes de cul qui ne sont même pas de vraies scènes de cul, des personnages pseudo-délinquants-mal-dans-leur-peau et assez répugnants, une synchro très mauvaise que ce soit entre l'image et le son ou même, intrinsèquement, entre l'image et l'image, et entre le son et le son. Il se passe pas grand chose, ça raconte rien, et c'est pas beau.
Cela dit, je trouve l'ambiance du film très intéressante. En fait c'est tout simplement le genre d'ambiance qui m'attrape. Les personnages sont pas super attachants mais ils ne sont pas là pour être aimés, d'ailleurs c'est normal vu que personne ne les aime et qu'ils ne s'aime pas eux-mêmes. La bande-son jazzy toute douce en fond fait très bien son boulot parce qu'on a l'impression d'être avec ces pauvres types qui sont dans un néant existentiel des plus profonds, il y a une espèce de rapprochement personnel que permet ce genre de musique d'ambiance, et qui n'aurait pas été permis par quelque chose de plus fulgurant. La spontanéité de l'ensemble triomphe finalement sur un malaise que l'on peut ressentir devant quelques scènes mal foutues, parce qu'au final elles ne sont assimilables qu'au malaise ressenti par les personnages eux-mêmes, là où quelque chose de plus fluide, de plus lisse, aurait sans doute été plus superficiel avec un scénario aussi peu dense. Quoique, peu dense, en réalité le rythme est quand même tenable, bien qu'un peu lent, mais il s'est fait bien plus lent dans le cinéma japonais de l'époque.
Restent seulement quelques scènes dont la longueur n'ont trouvé chez moi aucune justification. La scène de voyeurisme est trop longue pour ce qu'elle sert dans le film. Les scènes de violence sont toutes extrêmement mal faites et tellement pas réalistes qu'elles font plus rire qu'autre chose. Mais justement, c'est une preuve que le but ici n'est pas de choquer, de provoquer pour ne rien dire. C'est littéralement la provocation qui est muselée pour laisser la parole à un message. Un message qui en fait n'a rien d'original, a été rabâché sans cesse par d'autres films du genre, et d'une façon peu ou prou similaire.
Quoiqu'il en soit, c'est là, ça existe, c'est, je pense, un objet esthétique quand même pas dégueu, même si il faut être un minimum soit frustré de la vie soit totalement désabusé pour trouver un quelconque charme à ce nihilisme japonais.


Allez, oui je note finalement, ce sera 6.

burekuchan
6
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le 9 déc. 2016

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burekuchan

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