Bardé d'invraisemblances, ce thriller microscopique accumule les bonnes idées mal exploitées mais di

Tout commençait plutôt bien. Un couple de braqueurs amoureux mais un peu niais. Une panne de voiture au milieu de nulle part. Une effraction dans une maison isolée pour s’en sortir. Un couple de résidents pas très clairs et finalement bien pire qu’eux. Schéma classique mais propice à de bonnes choses cinématographiques ou, au moins, un divertissement propre et tendu. Un peu comme « Don’t breathe », c’est la sempiternelle histoire de l’arroseur arrosé ou du tel est pris qui croyait prendre. De plus la tonalité entre humour décalé et humour noir voire sardonique laissait augurer du meilleur pour ce petit suspense en huis-clos. Las, nous allons vite déchanter devant « Villains » avec deux L. Pas que le film soit mauvais, il est même plutôt divertissant mais son départ plutôt convaincant et excitant vire vite à un résultat qui ne s’avère pas à la hauteur pour plusieurs raisons.

D’abord, il y a beaucoup trop d’invraisemblances ou de réactions ou actions quelque peu improbables dans « Villains ». On ne va pas les énumérer mais sur un film d’une heure et vingt minutes, cela fait beaucoup et surtout plus que l’on ne peut en tolérer. Ensuite, ce petit thriller à la base plutôt classique ne sait pas mettre ses nombreuses bonnes idées en perspective et les approfondir. On a rarement vu autant de pistes peu empruntées (le fils du couple?) ou d’idées aussi mal exploitées (la petite fille dans la cave). Les rebondissements ne sont pas toujours prévisibles certes mais les moments de tension sont rares et dans l’ensemble cela reste très classique, mollasson et cela nous laisse surtout sur une immense impression d’inachevé.

Le quatuor d’acteurs, entre revenante comme Kyra Sedgwick et espoirs du cinéma américain comme Maïka Monroe (« It follows ») ou Bill Sarsgard (le diptyque de « Ca ») font le travail et ne tombent pas trop dans la caricature. Il y a quelques jolis plans et des idées sympathiques (le dîner) mais encore une fois pas assez creusées et pas mal de choses ont déjà été vues maintes fois en mieux. Quant au final, il est d’une telle banalité, qu’on se demande si cela n’a pas été retourné pour éviter un épilogue plus original et risqué pour un public lambda. En effet, la dramaturgie romantique de la fin dénote trop du reste du film qui s’engageait dans le suspense et le second degré. Bref, « Villains » est une œuvre trop imparfaite et insignifiante pour convaincre mais sa vision passe vite et n’est pas déplaisante pour autant si l’on n’a rien à faire d’autre.

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