À peine loup(é)!

Le mythe du loup-garou est un puits infini de séries, de films ou autres version artistiques depuis que le cinématographe existe. Certes, peut-être moins que ses illustres cousins les vampires et leur côté glamour mais quand même. L’histoire a voulu que le côté peut-être plus kitsch de cette légende issue du folklore a entraîné bon nombre de productions sur les terres du second degré plutôt que celles du premier. Et on ne peut pas dire que la bête a eu droit à beaucoup d’œuvres lui rendant honneur hormis le culte « Le loup-garou de Londres ». Il est donc plutôt courageux – voire casse-gueule – que de s’essayer à réaliser un film d’horreur sur ce thème de manière sérieuse. Mais « Viking Wolf » saute le pas et ne s’en sort pas trop mal à défaut de réellement nous emballer. Après, le tout juste sympathique « Troll Hunter », cela montre que le cinéma scandinave, norvégien pour être plus précis ici, ose le cinéma de genre et s’en donne les moyens.

Cette production Netflix s’avère donc au final peu mémorable mais loin d’être mauvais ou ratée. On peut déjà louer une réalisation assez classique mais de bon goût. Qui sait ménager ses effets et ne pas tomber dans le ridicule. Les plans sont travaillés et le cadre nordique ajoute un côté original à ce sujet maintes fois vu. De plus, la qualité des effets spéciaux concernant la bête est à saluer et, pour une fois, on voit le loup-garou comme il faut. Les plans ne sont pas trop serrés, le montage n’est pas trop syncopé et les images ne sont pas trop sombres. Profiter d’une bête qui n’existe pas dans un film n’est pas toujours aisé, certains réalisateurs confondant suggestion avec brouillard visuel et/ou maladresses de présentation. Également, on peut apprécier que les personnages soient plus profonds et réalistes qu’à l’accoutumée à un ou deux clichés près (le spécialiste du loup-garou à la présence opportune ou le banal trauma mère-fille).

Cependant, on ne peut nier que pour un film horrifique sur un thème censé effrayer, « Viking Wolf » est bien avare en termes de sang, de gore et de sursauts. Chaque attaque de la bête semble être coupée au montage dès lors que cela devient sanglant et écœurant. Une scène est symptomatique ce côté chiche en barbaque : celle du bus. Alors que le nouveau loup-garou mute et se révèle, il attaque tout un bus mais on ne verra absolument rien si ce n’est une main arrachée qui vole. Franchement frustrant et presque insultant pour tout amateur de gore. Idem pour les frissons et sursauts : le film ne nous fera jamais peur. Pourtant, il est plutôt captivant et on suit l’enquête de cette maman flic ainsi que le fardeau de sa fille mordue avec plaisir. Voilà donc un film fantastique sympathique et bien foutu mais qui s’avère bien trop tous publics en rapport à son sujet.

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