Mac A Dames Massacre

Sorti en 1982 , Vice Squad : Descente aux enfers est le troisième long métrage réalisé par Gary Sherman après Le Métro de la Mort et le très bon Réincarnations (Dead And Buried). Une nouvelle réussite qui démontre à quel point ce réalisateur et scénariste assez méconnu reste pourtant un solide et talentueux artisan du septième art.

Vice Squad : Descente aux enfers est le récit d'une double traque , celle d'un souteneur violent et meurtrier qui tente de retrouver la prostituée qui l'a balancé à la police et celle de la police des mœurs de Los Angeles qui tente de retrouver cette même prostituée avant qu'elle soit torturée et assassinée par ce mac psychopathe...

Vice Squad : Descente aux enfers est une réussite à plus d'un titre à commencer par la peinture saisissante que le film dresse d'un Los Angeles côté obscur livré à la faune nocturne des prostituées, des macs, des travestis, des clubs gays et de flics désabusés tentant de maintenir tant bien que mal l'ordre dans les rues. Le film baigne dans une ambiance de lumières artificielles et de néons blafards dont les rues perpétuellement humides renvoient tristement les reflets. La photographie est l'oeuvre de John Alcott qui a par avant travaillé avec Stanley Kubrick sur Orange mécanique , Barry Lyndon ou 2001 l'odyssée de l'espace (C'est pas mal sur un CV). La mise en scène de Gary Sherman est sèche, frontale et direct à l'image de cette histoire qui se déroule sans fioritures le temps d'une seule et unique nuit sous une tension permanente. Le film s'offre toutefois quelques respirations au cœur de son intrigue de pur thriller qui viennent coller aux différentes rencontres que fera Princess au cour de la nuit. Prostituée au grand cœur, indépendante et mère de famille , Princess interprétée par Season Hubley rencontrera dans le fatras tragi-comique de son activité nocturne un vieux cochon suceur d'orteils qui sourit comme un enfant timide à qui l'on promet une glace quand on lui propose une fessé, un gros beauf bien rustre, un milliardaire aux désirs bien étranges et un handicapé pour un court et touchant instant de tendresse échangé dans le battement d'une porte de chambre d'hôtel. Ce personnage fort et sensible fait parfois penser au personnage de Candy interprétée par Maggy Gyllenhaal dans The Deuce. Quant à son Némésis de petit souteneur aux allures de psychokiller il est interprété avec conviction par un très bon Wing Hauser. Cette haletante traque ne souffre d'aucuns temps morts et conjugue le réalisme des meilleurs polars et la tension d'un bon thriller d'épouvante.

Vice Squad est vraiment un un solide thriller, un polar urbain et nerveux qui tient son récit et son suspens jusqu'au bout avec tout à la fois un véritable univers et une galerie de personnages aussi crédibles que très attachants. Une nouvelle réussite à mettre au crédit de Gary Sherman et un film qui donne envie d'explorer encore un peu plus sa filmographie