Christian Bale incarne Dick Cheney, Vice-président américain entre 2001 et 2009 et accessoirement « le plus puissant que le pays ait jamais connu jusque-là » (Cf Wikipedia), dans un film dont le sujet est tant le colistier de Bush Jr. que les coulisses de la Maison Blanche.
Né dans le Nebraska, Dick Cheney nous entraîne dans son ascension tortueuse vers Washington. Il commence comme adjoint du chef de cabinet Donald Rumsfeld (Steve Carrell) en 1974. Un peu doux et naif, il s’adapte vite à son milieu quand il comprend où il est tombé. Dans la quête pour le pouvoir, la popularité compte plus que les valeurs. Petit à petit, Dick se révèle audacieux, cynique, grinçant… poussé par son épouse Lynne Cheney (jouée par une Grande Amy Adams), ils grimpent jusqu’au coeur du decision-making de la première puissance mondiale.
Il n’en devient pas méchant pour autant : simplement détaché, froid. C’est pour moi l’un des points clés du film : en dehors de Georges W. qui n’est jamais représenté comme autrement qu’un pauvre pantin, le discours n’est pas manichéen. Dick garde quelque chose de sympathique, un peu pataud. C’est notamment grâce à la performance de Christian Bale, nominé pour l’Oscar du premier rôle. À noter l’impressionnant travail des maquilleurs (gagnants de l’Oscar cette fois) qui contribue à la crédibilité des acteurs.
Enfin, la réalisation sert son acteur principal à merveille. Malgré un photographie plutôt académique, Adam Mckey, impertinent, ose et secoue son spectateur. On vous laisse découvrir en salle.
Vice ne s’efforce pas de dénoncer l’ex Vie-Président : il se contente de montrer. À vous de faire votre choix : Dick Cheney est-il foncièrement mauvais, ou tout simplement amoral ?