Hymne à l’obstination d’une vie au milieu du chaos

Coproduction européenne, Vesper Chronicles est parvenu avec un agencement de talents pluridisciplinaires ( à la réalisation, à la direction musicale et au décor surtout) à prouver de grandes qualités cinématographiques. Le film est habité, grâce à des ambiances apocalyptiques, d’un monde déclinant où subsiste quand même un espoir personnifié par Vesper, une adolescente sensible, intelligente et résiliente face à sa destinée familiale et à la nature qu’elle entend bien faire renaître grâce à des dispositions pour la recherche biologique. En épousant le point de vue de la jeune femme, les réalisateurs convoquent l’empathie et l’adhésion immédiate des spectateurs qui suivent ses déambulations avec curiosité, craignant pour sa survie dans son face à face avec son oncle ambivalent, mais ravis d’observer ses ressources pour s’esquiver et survivre face à différents événements.Vesper Chronicles devient donc totalement un hymne à l’obstination d’une vie face au chaos. Sans effets outrageusement spéciaux, le duo Bruno Samper et Kristina Buozyte parvient à maintenir un cap narratif prenant où les informations de l’histoire s’acquièrent au goute à goute tant et si bien que certains dialogues sont décisifs à saisir pour la compréhension de l’histoire. C’est assez culotté pour un film dystopique plutôt tourné grand public mais confirmant qu’ici, aucune intention n’est véritablement gratuite pour la résonance de l’histoire. Je ne ferai pas non plus de jugement de valeur absolu et qualitatif sur un casting déployant son immense valeur sur le film. Toutefois, les confrontations entre Eddie Marsan ( formidable et exécrable à souhait comme Oncle Jonas) et Raffiela Chapman, entre tensions, regards entendus et même dans la bagarre valent leur pesant dramatique.L’esthétique du film ravira les amateurs de paysages dévastés, de lieux quasi abandonnés où l’homme n’est plus qu’un figurant se contentant de se limiter aux frontières de son quotidien.On espère sincèrement que Vesper Chronicles incitera d’autres cinéastes européens à unir leurs compétences dans de tels film pour arriver à des résultats aussi éloquents et d’ assurer une telle envie de transmettre, de faire ressentir et de faire voir. L’avenir le dira bientôt et dans de meilleures augures, espérons le.

Specliseur
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le 5 janv. 2023

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