Vertes demeures
4.3
Vertes demeures

Film de Mel Ferrer (1959)

Ce film est embarrassant. Mis en scène par Mel Ferrer, acteur sympathique qui a réalisé cinq autres films (que je n'ai pas vus) , avec un casting qui tient bien la route ( Audrey Hepburn, Anthony Perkins, Lee J.Cobb, Henry Silva, et même le vétéran Sessue Hayakawa), çà donne plutôt envie.
Mais le bât commence à blesser très vite : Perkins et Cobb jouent des Sud Américains, Hepburn une sauvageonne femme oiseau , et Silva et Hayakawa des indiens d'Amazonie .
Choix étranges, pas bien sérieux ni crédibles mais bien dans l'esprit du Hollywood de l'époque. Du coup, l'interprétation, quelque soit le talent des dits acteurs, est un peu en carton.( le pompon pour Cobb et Hayakawa aux maquillages redoutables)
Le début du film, s'il n'est pas enthousiasmant, reste honnête. Quelques jolis décors naturels, jungles fleuves et cascades nous laisse subodorer un agréable film d'aventures avec poursuite, attaque de jaguar, et captures par les Indios. Mais quelques transparences intempestives instillent le doute (mais là encore c'est l'époque qui veut çà, et on ne fera jamais pire en la matière que ce vieux pingre d'Hitchcock).
Et on fait bien de douter, car après les acteurs, c'est rapidement la jungle qui se transforme en carton (pâte, cette fois).
Apparemment, le roman dont est tiré le film se veut rousseauiste, panthéiste, écolo et naïvement surréaliste, on a donc droit à une forêt ressemblant plus à la forêt magique de Princesse Mononoke ou pire, du Legend de Ridley Scott qu'à l'enfer vert amazonien. Et puis on ne va quand même pas faire tourner tout ce beau monde dans la vraie jung' !! C'est des coups à les perdre mordus par des serpents vénéneux ou dévorés par les fourmis rouges. Au prix des assurances, c'est vraiment pas possible.


Et hélas, comme les relations entre les personnages s'avèrent aussi niaises que les décors, qu'on ne s'intéresse que de très loin à la bluette romance entre Hepburn et Perkins et que le film se perd en rebondissements filandreux et peu dynamiques, on finit par se désintéresser un peu de tout çà. Car la naïveté devient vite niaiserie, et on décroche alors.
On aurait aimé défendre ce projet, qu'on sent ambitieux, défendre Mel Ferrer qu'on sent trés amoureux de son actrice, mais ce chant d'amour , par trop niaiseux finit par lasser même les meilleures volontés.
On comprend le projet de Ferrer, mais on n'y adhère hélas pas vraiment.

Melenkurion
4
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le 19 sept. 2016

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