Le graffiti est un art. Un moyen de s’exprimer, de faire ressortir ce que l’on a dans son cœur. Taguer, c’est dessiner ce qui nous viens, même si ça ne ressemble à rien, il faut que ça nous corresponde.  C’est ce qu’on attendait de voir dans le film Vandal d’Helier Cisterne. Film plutôt décevant, qui traite essentiellement de la rivalité entre gangs, qui veulent marquer leur territoire dans la rue. La loi du plus fort, ou plutôt celle du meilleur tagueur.
Le film suit le destin d’un jeune adolescent, Shérif, rejeté par sa mère et éloigné de son père pendant de nombreuses années. Au début du film il risque la prison pour dégradation de voiture, et est donc envoyé chez son oncle à Strasbourg. Il va ici découvrir, grâce à son cousin Thomas qui fait parti de la bande ORK, l’art de la rue de nuit. C’est ici que va se multiplier les trames narratives. Shérif va avoir une relation compliquée avec son père, il va rencontrer Elodie et trouver l’amour absent de sa mère à travers elle, Elodie qui elle veut devenir un homme et qui a un rapport difficile avec sa famille, Thomas qui dédouble sa personnalité entre le jour et la nuit, et surtout la recherche de l’identité de Vandal, ce taggueur mystérieux, qui sera la seule piste de conclue.
Une trame reste intéressante a traité. Shérif provient d’une famille à deux origines : française et arabe. Cela permet de découvrir la différence de cultures, mais la même union qui se trouve des deux côtés. Deux séquences se répondent donc dans le film. L’une dans laquelle Shérif chante en arabe avec son père et ses amis, et une autre dans laquelle il chante avec sa mère et des cousins.
Mais l’intrigue principale, reste tout de même celle dans laquelle Shérif découvrir quelque chose qui lui était inconnu, le tag. Et pourtant, aucune séquence n’est présente dans laquelle la bande ORK dessine pour de vrai. Le film montre un groupe de jeunes qui dégradent les murs la nuit, et détruisent les traces d’un véritable artiste avec lequel ils sont en constante concurrence.

 Cet artiste, c’est Vandal. Inconnu dont on ne verra jamais son visage. C’est un fantôme. Personne ne sait où il est. On ne connait sa présence que par les graphes qu’il a laissés sur les murs. Mais il est obligé de faire comme les autres. La seule chose qu’il peut peindre dans la ville c’est son nom. C’est dans sa cave qu’il se libère. Lorsque Shérif rentre par effraction chez l’homme qui a failli mourir par sa faute, on découvre une âme sensible. Toute la colère, et la sensibilité que dégage Vandal sur tous ces murs. Tous ces magnifiques desseins que l’on admire, et qu’il ne pouvait dessiner ailleurs. Ce qui est montré dans cette séquence, est ce que le réalisateur a omis de parler dans le reste du film. Passage très émouvant, touchant, qui introduit la séquence finale, d’une beauté surprenante. Dans celle-ci, Shérif se retrouve dans la peau de Vandal. Et comme pour lui rendre hommage, ou pour prendre la relève de l’être qu’il admire, il va signer de son nom : Vandal.

La fin du film nous laisse donc avec trop de questions. On se dit surtout qu’il manque une véritable trame narrative avec le parcours initiatique de Shérif, qui aurait amené à la même fin féérique.     
r0berto
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le 24 avr. 2015

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