Jolie replongée à l'ancienne dans le cinéma ultra-Z de Cine Excel, avec la tête de proue Vampire Assassin. J'avais quelques craintes d'un syndrome de remplissage et que nenni, le film est très généreux en action qu'il tartine de manière incompréhensible au gré de séquences imbriquées à la va comme j'te pousse. Le rythme est donc soutenu, sans jamais qu'on sache trop où le script veut aller avec ses histoires de vampires en mode pseudo-Blade Origins : Ron Hall, l'homme orchestre à la manœuvre sur tous les postes possibles du métrage (la légende dit qu'il faisait même la bouffe et le ménage sur le plateau), se met en scène avec son trench-coat en plastoc infâme pour tataner quasi tout le casting. Reconnaissons qu'il assure plutôt bien sur le plan martial (toute proportions gardées, on n'est pas dans un actioner HK), mais ce talent se paie au prix de compétences d'acteur se réduisant à une unique expression du visage qu'il exploite avec force de conviction.


Sa Némésis est incarnée par Mel Novak, vampire tout-puissant connu sous le nom de Slovak (!!) dont les objectifs demeurent très flous, s'apparentant à une sorte de plan social déguisé de ses goules et alliés exterminés par le perso de Ron Hall. La logique des vieilles générations vampiriques demeure encore une fois inaccessible au commun des mortels. Il assure en tout cas un quota de nanardise très élevé à chaque apparition, avec l'utilisation d'un ridicule mémorable de ses divers pouvoirs (il faut le voir secouer sa cape de magicien pour dévier les balles). La séquence où il est démasqué par de l'eau bénite dans le commissariat est à hurler de rire, tout y est parfait.


Et pour ceux qui en veulent toujours plus, Vampire Assassin propose également un Gérald Okamura en grande forme de cabotinage (je crois qu'il réussit l'exploit d'être plus nanar en VO que lorsqu'il est doublé), un succédané de Hulk Hogan, Rudy Ray Moore en fin de vie qui lit son texte sur une feuille posée en évidence devant lui, des ambiances musicales très variées et très chelous (avec du metal flamenco), des raccords son atroces, du très mauvais jeu d'acteur généralisé (la jeune journaliste !), des armes rigolotes (le double sai, le hula hoop de guerre...), un entrepôt rempli de cartons et exploité jusqu'à plus soif, des zooms bruités (il en faut dans tous les films), des ruptures incessantes qui donnent une dimension onirique par moments au film, et plein d'autres bêtises qui raviront les amateurs de pépites fauchées.

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le 9 juin 2021

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