Vamp
5.3
Vamp

Film de Richard Wenk (1986)

Grace Jones, la lionne vampirique


The After Dark Club, les actes les plus chaud du monde.




Une Nuit en Enfer



Amateur de suceur de sang rétro tout droit sorti d'une mouvance à la Vampire vous avez dit vampire ou bien Génération perdue, Vamp réalisé par Richard Wenk est fait pour vous ! Un film vampirique culte étrangement oublié qui parvient à s'émanciper de ses pères pour être une œuvre à part entière qui sent bon les années 80. Une comédie noire horrifique aussi loufoque qu'effrayante qui nous plonge dans les méandres sulfureux et érotique des cabarets, où un trio de potes Keith (Chris Makepeace), AJ (Robert Rusler) et Duncan (Gedde watanabe) cherche une strip-teaseuse pour une soirée afin d'intégrer une fraternité d'étudiants. Un objectif qui va les conduire vers un club de strip-tease le "The After Dark Club", qui n'est autre qu'un nid de vampires assoiffés guidés par une chef vampire particulièrement vorace, Katrina, par la lionne "Grace Jones". Un repaire diabolique qui avec son concept articulé autour d'un club de nuit attirant des clients venus se rincer l'œil pour devenir des repas à vampires n'est pas sans rappeler ''Une Nuit en Enfer'' de Robert Rodriguez sur un scénario de Quentin Tarantino, qui visiblement s'est une fois encore inspiré d'une œuvre existante pour en composer une autre.


Vamp est une balade nocturne divertissante qui alterne et combine efficacement l'ironie avec l'horreur pour offrir un spectacle décalé sur des vampires bien flippants. Des suceurs de sang qui grâce aux superbes effets de maquillage de Greg Cannom ont une approche bestiale perturbante surtout autour de sa vedette Grace Jones. Une Grace Jones qui perturbe les sens lors de sa première entrée en scène où la comédienne exécute un strip-tease fascinant et absorbant au cours d'une étrange chorégraphie articulée autour d'un mannequin sans tête moulé à partir du corps de son petit ami de l'époque, Dolph Lundgren. Une enjambée ensorcelante sur une chanson chantée par elle-même qui servira de base pour son titre "Seduction Surrender" tiré de son album "Bulletproof Heart". Sur la scène, Jones à une présence de dingue entre son maquillage hypnotique et son ballet érotique qui s'achève sur une fellation simulée du pantin sans tête devant des clients médusés à l'image du spectateur ébahi face à la performance déconcertante proposée. Un grand moment ! Une comédienne qui ne finit pas de surprendre en offrant un grand instant de terreur étonnamment effrayant lors de sa première traque, où après une séquence torride tangible avec un homme elle se retrouve à se transformer en une vampire flippante pour se nourrir aussitôt goulûment. Une appétence barbare ! Une performance aussi envoûtante que étrange via une conduite violente et impitoyable où elle ne prononce pas un seul mot durant tout le film. Sans doute un hommage adressé au long-métrage muet allemand sorti en 1922 : "Nosferatu le vampire", réalisé par Friedrich Wilhelm Murnau.


Niveau technique, chapeau bas ! La direction artistique est étonnamment excellente par le biais d'une atmosphère qui fait très fort en imprégnant son contraste d'un champ psychédélique avec son filtre de couleur. Une conception surprenante qui fait un usage intelligent de l'éclairage via une palette de couleurs sur une texture vaporeuse donnant des allusions à des conceptions étranges offrant un cadre unique à l'expérimentation. Une approche graphique qui n'est pas sans rappeler « Suspiria » de Dario Argento, ou encore le texte d'une nouvelle de H. P. Lovecraft : « La couleur hors de l'espace ». Un travail de qualité qui apporte au quartier englobant le club une mouvance maléfique où l'on semble projeté dans un univers à part. Une exécution adroite qui vient corriger les quelques déviances scénaristiques autour de la conduite un peu idiote de certains personnages. Le casting est plutôt réussi malgré un jeu approximatif. Grace Jones pour Katrina est la star incontestée du spectacle. Billy Drago pour Snow, un chef de gang albinos, m'a bien fait marrer avec sa gueule unique. Le trio de potes incarné par Chris Makepeace, Robert Rusler et Gedde watanabe est amusant. C'est à travers les yeux du comédien Chris Makepeace sous les traits de Keith que l'on explore le monde ténébreux s'articulant autour du club avec des égouts malfaisants jusqu'à un hôtel du mal avec un ascenseur diabolique qui offrira une séquence particulièrement stressante. Vic par Sandy Baron et Vlad par Brad Logan m'ont amusé en tant que serviteur de Katrina. Enfin, je reste un peu dubitatif devant la crédulité d'Allison par Dedee Pfeiffer qui semble tout du long plus perturbé par le fait que Keith ne l'est pas reconnue alors qu'il était l'auteur de son premier baiser lorsqu'elle était enfant, plutôt que de gravir dans un monde jonché de vampires qui essaient de la bouffer.



CONCLUSION :



Vamp réalisé par Richard Wenk est un film culte étrangement oublié adressé aux afficionados de vampires rétro spécial année 80. Un film d'épouvante ironique qui conjugue à merveille l'horreur et l'humour noir à travers une réalisation riche d'inventivité articulée autour de maquillages grandioses offrant une approche horrifique convaincante. Une mouvance hypnotisante qui plonge le spectateur dans une ambiance cabaret convaincante avec une Grace Jones qui nous offre un numéro de danse unique, jusqu'à ce que l'enfer commence.


Un film d'horreur décalé divertissant, à voir pour l'exotique Grace Jones qui est diaboliquement séduisante et troublante proposition sous les traits de Katrina.



Waouh ! Elle est incroyable. C'est elle qu'il me faut !


Créée

le 7 août 2022

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