Cachez cette histoire, que je ne saurais voir!

Pan! La consternation!

Fernand Nathan m’avait pourtant appris que la République avait sorti le monde de l’obscurantisme, mais ce bon Fernand avait manifestement omis de me dire que cela avait été fait au forceps…
La Terreur a frappé fort en Vendée, trop fort même pour que cela reste anodin.

Le film nous narre donc l’histoire d’un peuple dépossédé, qui face au géant Goliath se choisit un chef, petit hobereau vendéen qui n’a pour lui que son panache et son passé de marin. Et ce personnage, Charette donc, va mener une guérilla de taillis qui va faire perdre la boule à la toute jeune République pendant quelques longues années.
Le film est épique, sans tomber dans la caricature américaine, les acteurs campent des personnages travaillés, même si parfois un peu trop à l’étroit dans le timing scénaristique je le concède, les dialogues semblent parfois un peu écrits également mais ils cinglent quand même au bon instant. Je pense que l’ouverture du film va faire grincer des dents, parce que la forme est dissonante, voire décalée, mais je trouve cette méthode d’introduction plutôt immersive pour ma part, et cela nous place d’emblée dans un récit étudié et sourcé. L’ambition du film est ainsi donnée, non Vaincre ou Mourir n’a pas pour but de répondre aux canons cinématographiques, il est plutôt une œuvre révélatrice, qui enfonce une porte maintenue fermée depuis trop longtemps. Les quelques maladresses de réalisation en sont ainsi excusées, nous ne nous situons pas dans une dynamique de perfection académique. D’autant plus avec un budget aussi resserré.

J’y allais sans grande conviction à vrai dire, estimant que ces petites révoltes de l’Ouest étaient trop sujettes à parti pris, j’ai quand même pris ma place pour l’avant première, curieux de voir ce premier film produit par le Puy du Fou. Et bien j’ai pris ma petite claque de bon fonctionnement, je dois l’admettre.

Alors oui, le parti pris est là, on veut faire entendre la voix étouffée des vendéens, mais ce film a le mérite de rouvrir le roman national. Et bon sang! C’est rafraîchissant dans ce sens là!

« Tant d’héroïsme perdu, Charette »
« Rien ne se perd Monsieur. Jamais »

GabrielFouquet
7
Écrit par

Créée

le 9 déc. 2022

Modifiée

le 9 déc. 2022

Critique lue 9.5K fois

90 j'aime

14 commentaires

Gabriel Fouquet

Écrit par

Critique lue 9.5K fois

90
14

D'autres avis sur Vaincre ou mourir

Vaincre ou mourir
Moizi
1

Une insulte aux morts des guerres de Vendée

Vaincre ou mourir c'est vraiment terrible à regarder. Le film ne tient que pour son aspect politique. Si ce n'était pas vendu comme un film dangereux d'extrême droite, personne n'en aurait rien eu à...

le 27 mai 2023

81 j'aime

22

Vaincre ou mourir
Bergfrid
7

Petit budget, premier pas prometteur

J'ai lu quelques critiques du films sur ce site, bon nombre de critique négative sont injuste ou exagéré. Le film n'a pas beaucoup de budget, c'est un premier film, il n'y avait pas beaucoup de...

le 11 déc. 2022

73 j'aime

Vaincre ou mourir
lhomme-grenouille
1

Quand le Puy a tout faux (et pas nécessairement là où on le croit)

Bon... J'aurais pu aborder ce Vaincre ou mourir en m'amusant du simple fait qu'il s'ouvre sur une intervention de l'historien Reynald Secher ; lequel prend parole (avec quelques autres) dans...

le 30 janv. 2023

65 j'aime

264

Du même critique

Nous finirons ensemble
GabrielFouquet
3

Allô maman Bobos

Qu’est ce qu’on nous dépeint là? Est-ce que ces gens ont vraiment des problèmes? Dans le contexte actuel, se prendre une telle giclée de pseudo-philosophie bobo, c’est assez dissonant. Guillaume...

le 30 juin 2020

9 j'aime

La Bonne Épouse
GabrielFouquet
4

Un seppuku de légende

Je suis sorti choqué. Presque hagard. Comme quelqu’un qui assisterait à un discours qui tient la route, mais qui se ferait cracher à la tronche à la dernière minute. Le film traite du féminisme avec...

le 30 juin 2020

8 j'aime

3