Faire une suite pourrie d'un film pourri n'a en soit rien de surprenant, comme dirais ma mère "c'est pas avec des stabilos que Picasso aurait pu faire Guernica". Quand t'as pas la matière pour faire un truc bien, t'as pas la matière, c'est comme ça. Par contre l'exploit de ce film réside dans sa capacité à faire exploser le référentiel de nullité. Globalement on y retrouve toujours les mêmes ingrédient du Slasher moisi : une incapacité à faire monter la tension, des scènes de meurtres nulles qui ne sont ni intenses ni violentes et qui reposent sur des concours de circonstance foireux, des personnages archi creux que l'on subit au travers de scènes de dialogues interminables, un rythme chiant au possible et un casting de post boutonneux tous plus nuls les uns que les autres (même si Jennifer Morrison reste craquante du haut de ses 21 printemps).

Tout ça c'est déjà pas mal pour faire un mauvais film mais Urban Legend 2 n'en reste pas là puisqu'il décide qu'il faut en plus péter plus haut que son cul et là, c'est le drame. Péter plus haut que son cul demande une souplesse folle que ne possède pas le film de John Ottman.
En effet le scénario prend place sur un campus d'étudiant en Cinéma, un comble pour un film qui ne maîtrise même pas les bases de cet art. S'en suis des citations à Truffault, des tentatives de repompe de DePalma ou d'Argento et enfin un pillage sans vergogne d'Alfred Hitchcock à travers l'utilisation ratée de la musique d'Alfred Hitchcock Presents.
Se croyant malin le réalisateur s'amuse à faire des films dans le film... dans le film sauf que l'effet n'a strictement aucune portée et tombe donc complètement à plat.
On assassine les gens avec des objectifs pour caméra Beaulieu, parce que ça fait chic de citer une légende de la prise de vue mais par contre on ne prend pas le soin de rendre ce meurtre un tant soit peu intéressant, non. Même la tentative de montage alterné entre la mise à mort et les prises de son ne fonctionne pas tant le jeu d'acteur fait pitié et tant les images manquent d'inspiration.
Pierre Desproges disait "La culture c'est comme la confiture, moins on en a plus on l'étale" et cette petite phrase suffit à résumer ce film, qui se croit super malin en parlant de la nuit américaine mais qui n'est pourtant pas foutu d'aligner plus de 2 plans sans être complètement à côté de la plaque.
Le film est donc bourré d'emprunts et de citations que ni les scénaristes, ni le réalisateur n'ont compris. Des citations qui servent de bouche trou pour un gros film super chiant et rempli de vide.

Urban Legend 2 devient donc réellement exaspérant à force d'essayer de nous faire croire qu'il est autre chose que le film tout naze qu'il est. Slasher soporifique doublé d'un regard crétin sur le pouvoir du Cinéma, Urban Legend 2 est donc un film con dans sa forme la plus pure et la plus horripilante.
Vnr-Herzog
1
Écrit par

Créée

le 18 juil. 2011

Critique lue 744 fois

18 j'aime

5 commentaires

Critique lue 744 fois

18
5

D'autres avis sur Urban Legend 2 : Coup de grâce

Urban Legend 2 : Coup de grâce
HomoFestivus
3

Coup de Bambou

Parlons peu mais parlons bien ; pour qu'il n'y ait pas de confusion possible, j'avoue que j'ai peu apprécié ce film. Mais je suis sûre que l'on est capable de le défendre tout de même, avec un peu...

le 29 mars 2011

3 j'aime

Urban Legend 2 : Coup de grâce
FloBerne
2

Scary Scream Movie : Les Origines

Le film s'ouvre sur une scène qu'on sait entièrement fausse : coupez ! Le réalisateur, Anson Mount sans barbe, confirme d'emblée les soupçons : là où Urban Legend s'inspirait librement de Scream,...

le 4 juin 2020

1 j'aime

Du même critique

Le Bon, la Brute et le Truand
Vnr-Herzog
10

Citizen Kane ? Mon Cul !

Pourquoi ce titre provocateur ? Tout simplement parce que le film de Welles arrive systématiquement en tête de n'importe quel classement des meilleurs films de l'histoire du Cinéma lorsqu'ils sont...

le 12 déc. 2010

503 j'aime

86

Cowboy Bebop
Vnr-Herzog
10

Doux, dur et dingue

Oubliez tout ce que vous savez sur la japanimation (surtout si vous vous appelez Éric Zemmour), oubliez tout ce que vous savez des dessins-animés en général car "Cowboy Bebop" est une série tout à...

le 9 janv. 2011

407 j'aime

37