En réalisant Universal Soldier Régénération John Hyams avait fait un boulot assez étonnant et surtout inattendu, celui de remettre sur les devants de la scène cette licence, sombrée dans le nanar à cause d’un second opus ridicule et deux téléfilms qui l’étaient tout autant.
De nombreuses questions restaient néanmoins en suspend, comment revenait Dolph Lundgren, mort — une nouvelle fois — dans Régénération ? Mais également pourquoi Van Damme était affiché dans le trailer comme un méchant, étant le gentil de service ? Autant vous le dire tout de suite, aucune réponse n’est apportée. John Hyams et ses potes écrivent quelque chose qui une nouvelle fois n’a pas vraiment de continuité (voire aucune) avec le troisième, et plus étonnant, il choisit de laisser tomber l’aspect Modern Warfare pour une mise en scène se dirigeant bien plus vers le psychologique, le suspense, l’horreur et le drame. Oui, tout ça ! Faut dire que l’intro a une sacrée gueule et nous impose une attaque de nuit où la femme et la fille du héros (Scott Adkins, bien parti pour être le nouveau Van Damme) sont tuées et où tout est affiché en vue subjective, au travers des yeux de celui-ci. D’ailleurs si le film reprend un montage standard par la suite, le subjectif reste constamment présent, il ne comprend rien à ce qui lui arrive, et comme John Hyams a totalement remanié la formule Universal Soldier nous sommes nous aussi totalement perdus. Pourtant malgré cette sensation parfois gênante de naviguer dans le flou, l’action elle ne ralentie quasiment jamais. Andrei Arlovski, réduit en compost dans Régénération est lui-aussi de la partie, et il est une sorte de Terminator qui pourchasse Adkins afin de l’empêcher de retrouver Van Damme. On assiste donc à une chasse à l’homme musclée, servie par des combats toujours plus virulents et gores, et le passage à la machette est l’exemple illustrant au mieux à quel point Hyams aime la bidoche.
Ceux qui espéraient voir Lundgren et Van Damme se fritter une nouvelle fois ne seront pas les plus satisfaits, ils ne sont clairement là que pour le caméo et apporter deux noms connus sur la jaquette (en plus de quelques répliques hilarantes, surtout pour Lundgren, son personnage étant toujours aussi à l’ouest), mais néanmoins ils nous montrent durant le peu de temps qui leur est accordé qu’ils savent taper et qu’ils n’ont pas à rougir lors de chorégraphies complexes face à Adkins. Cela étant Adkins est le nouvel héros de la saga, ce qui semblerait logique, surtout au vu du cliffhanger final. Puis Adkins est aussi très largement mis en avant, chose normale, mais Hyams semble vraiment croire en ce bonhomme au point de nous offrir un plan séquence incroyable où l’acteur avance dans des tunnels tout en cognant joyeusement moult adversaires. L’exercice est titanesque et le résultat est fantastique, des mots qu’il y a une époque on n’aurait plus pensé dire en parlant d’Universal Soldier.
Universal Soldier: Day of Reckoning c’est avant tout la seconde renaissance de la saga, mais aussi l’un des meilleurs films d’action de l’année. En marge face à des blockbusters tels Expendables 2, il ne courbe pourtant pas l’échine, profite d’un casting splendide et use de vieilles ficelles qui n’en sont pour autant pas moins jouissives, dont l’assaut au fusil à pompe de Arlovski qui défouraille à tout va dans un hôtel, que ça soit putes ou clients. Si vous aimez la distribution et que les échauffourées entre mâles virils dans une ambiance actioner années 80/90 vous plaisent, foncez, vous tiendrez là la perle de l’année.
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