Surprenant, drôle, surréaliste, touchant, et incroyablement poétique, voilà un film qui se vit mieux qu’il ne se décrit.


Difficile de donner envie d’aller voir le film en évoquant son thème: nous sommes une semaine et un jour après le décès de Ronnie, et nous suivons ses parents durant les 2 premiers jours d’après “shiv’ha” (la période de deuil officielle du judaïsme).
Pas très folichon a priori.


Et pourtant, le ton est celui de la comédie, pas une comédie franchouillarde comme on en produit si mal en hexagone, non une comédie délicate et fraîche, douce amère, capable de nous faire sourire de petits riens qui parsèment le film. On arrive à la fin de la période de deuil, échappant ainsi à la malade, au décès, aux funérailles pour découvrir la suite: le moment où il faut reprendre une vie qui ne sera plus tout à fait la même.


La vraie réussite de Plonski est d’arriver à faire naître un équilibre entre la douleur des parents qui habite chaque scène et leurs actions qui montrent des gens debout, prêts à reprendre une activité, à s’ouvrir à quelque chose de neuf. A l’image de cheveux qu’on teint ou d’une barbe qu’on rase à nouveau, les parents de Ronnie doivent prendre un nouveau départ, reste à savoir comment s’y prendre.
Pour le père ce sera sous la forme d’une crise d’ado-bis: où il développera une complicité avec un autre grand enfant: le fils de ses voisin.
Pour la mère la reprise sera plus terre à terre: boulot, rendez-vous médicaux, tout ce qui peut donner l’illusion que c’est “comme avant”.
Chacun essaie de noyer comme il peut son chagrin, mais le principal c’est de se tenir debout, de repartir, de reprendre pied.


Le film traite la question du deuil avec beaucoup de finesse, et certains moments sont d’une poésie folle.
A l’image d’une air-opération qui à défaut de guérir permet de mettre du baume au coeur de tout le monde, les héros ne se soigneront jamais de la perte de leur fils mais ils pourront reprendre goût à la vie, retrouver une forme de paix.
Un joli message d’optimisme servi par des acteurs remarquables et filmé avec beaucoup d’humanité, et de réalisme même au milieu des situations les plus absurdes.

iori
8
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Cinexpériences - La liste aide-mémoire.

Créée

le 14 déc. 2016

Critique lue 450 fois

2 j'aime

2 commentaires

iori

Écrit par

Critique lue 450 fois

2
2

D'autres avis sur Une semaine et un jour

Une semaine et un jour
AnneSchneider
8

Effets imprévisibles du deuil

"L'amour dure trois ans !" Tel était du moins ce que proclamait, il y a quelque temps, le nouveau verdict à la mode. Mais le deuil ? Pour son premier long-métrage, le réalisateur israélien Asaph...

le 1 déc. 2016

9 j'aime

6

Une semaine et un jour
iori
8

Le premier jour du reste de ta vie

Surprenant, drôle, surréaliste, touchant, et incroyablement poétique, voilà un film qui se vit mieux qu’il ne se décrit. Difficile de donner envie d’aller voir le film en évoquant son thème: nous...

Par

le 14 déc. 2016

2 j'aime

2

Une semaine et un jour
KroleL
8

« Je fais rien que des bêtises, des bêtises quand t’es pas là »

S’il y a un mot pour la perte d’un parent, d’un conjoint… il n’y a rien pour signifier la perte d’un fils. Asaph POLONSKY aborde le thème du deuil sur un ton décalé, léger et grave à la fois dans le...

le 8 nov. 2016

1 j'aime

4

Du même critique

Adults in the Room
iori
8

La dette qui avait trop de Grèce (ou l’inverse)

Voici un film qui illustre parfaitement une certaine idée du cinéma, celle qui permet à des orfèvres de s’emparer de sujets politiques difficiles, abscons et d’en donner une interprétation qui permet...

Par

le 24 oct. 2019

31 j'aime

Jalouse
iori
7

Le cas-Viard

Comme quoi c’est possible de faire une comédie qui force le trait sans tomber dans la danyboonite aigüe (une maladie de la même famille que la kev'adamsite ou la franckdubosquite). Karine Viard...

Par

le 14 sept. 2017

27 j'aime

9

Les Cowboys
iori
8

Kelly watch the stars

François Damiens dans un film qui s’intitule “les cowboys”, où il incarne un père de famille fan de country dans les années 90. Voilà une base qui donne envie. Envie de fuir bien loin. Sauf que ça se...

Par

le 18 nov. 2015

24 j'aime

7