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Un film de Ron Howard, c'est souvent la promesse d'un rythme soigné qui nous empêche de décrocher du récit qui dure (quasi-systématiquement) deux heures, une recette que l'on commence à connaître, sans pour autant s'en lasser. Cette fois, le papa de la saga Da Vinci Code, de Solo (A Star Wars Story) et surtout du très bon Rush, adapte le roman autobiographique de J.D. Vance, et nous amène dans l'Amérique rurale au sein d'une famille très attachante malgré ses lourds secrets. Nous suivons donc la vie du jeune garçon de la famille, qui doit composer au quotidien avec une mère toxicomane et violente (Amy Adams, en grande forme), une mamie qui tente de porter à bout de bras sa fille et son petit-fils, mais cache elle-même un drame effrayant, et un père aux abonnés absents. Sensible et un peu pataud, le garçon est le souffre-douleur des enfants du coin, et tentera en grandissant de s'échapper de ce lieu qui représente tout ce qui le hante. Mais en débarquant en ville, les problèmes continuent quand il se voit traité comme un véritable bouseux par les hautains rupins à la cravate bien nouée... On se prend vite au jeu de la pitié et de la compassion pour ce garçon et jeune homme (respectivement Owen Asztalos et Gabriel Basso, deux inconnus au bataillon qui font un joli exploit) qui endure tant bien que mal sa vie de malaimé et rejeté, sans pouvoir se plaindre (à part à sa mémé). Glenn Close est tout à fait convaincante, en plus d'être le sosie parfait de son modèle réel (on se demande si ce n'est pas elle, dans les images d'archives), et nous a déchiré le cœur en fin de film (sans en dire plus). L'intrigue est encore ce qui se fait de mieux dans ce drame qui sent parfois le mélo facile, en nous montrant le vrai sens de la famille, ses douleurs et ses moments de joie. L'interprétation est impeccable, voire impressionnante pour les deux acteurs qui campent J.D. Vance, deux découvertes en une. Une ode américaine n'a pas la prétention de révolutionner le récit de vie dramatique, et n'est pas toujours loin du mélo, mais il porte fièrement son casting dans une intrigue sensible et humaine.

Aude_L
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le 11 avr. 2021

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