Dans ce tableau de la veulerie quotidienne, Lefranc a bien choisi ses pinceaux. En premier chef l'hénaurrrrme Jouvet, qui nous régale de ses cinglantes sentences à destination de tous les cloportes qui l'entourent, singulièrement dans cette enquête sur un suicide.
Il reprend son imper à peine plus éliminé de l'inspecteur qu'il avait remarquablement incarné dans "Quai des Orfèvres" (1947), pour ce prétexte à polar, qui sera, si je ne m'abuse, sa dernière apparition à l'écran. Le géant mourra peu de temps après, presque sur scène.
Pourquoi prétexte me direz vous ?
Et bien l'enquête ne sert guère qu'à mettre en exergue la médiocrité de toute une infra humanité qui se débat dans sa mesquinerie. Le personnage du père, interprété parfaitement par Georges Chamarat est emblématique de cette veulerie des individus qui entourent les jeunes suicidés. Ces derniers ne sont d'ailleurs pas exempts de stupidité, puisqu'ils se tuent, si l'on peut dire, par erreur, pensant que les flics qu'ils aperçoivent viennent les appréhender, alors que ce ne sont que de braves hirondelles en tournée.
La construction chronologique inversée du film, bien que déjà vue précédemment, est assez maligne, car elle nous permet d'accompagner l'inspecteur dans ses investigations.
Lefranc livre ici un film très pessimiste et noir, où la misanthropie foncière fait équipage avec le nihilisme.
A voir.

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le 21 sept. 2019

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