Sur une idée qui aurait pu être très drôle, le film ne l'est pas du tout. Christian Clavier fait ce qu'il peut pour ne pas grimacer tel Sarkozy qui tente désespérément de perdre ses tics pendant ses discours. Ça fonctionne un temps mais au bout d'un moment ça explose. Alors Clavier, toutes les 10 minutes, redevient ce comédien moyen se caricaturant lui-même (à la limite du okay).
Les personnages sont tous soient antipathiques, soient transparents, ce qui donne bien le ton du film. Il n'y aucune profondeur, aucune réflexion, juste une vision snobinarde de l'égoïsme et ses travers. Il manque donc au film une justesse qui aurait pu donner lieu à un poil de subtilité. Mais non, les voisins du type sont tous des cons un peu simplets, assez classes moyennes pour aimer la Fête des Voisins et Claude François (alors qu'ils habitent dans le même immeuble parisien que Clavier...). Sa femme est une grande gigue au balais dans le cul qui téléphone à son psy et sa femme de ménage est une Espagnole qui parle espagnol en claquant la porte de la cuisine.
Waou, n'en jetez plus, c'est la limite du subversif.
Alors oui, ça fait sans doute rire des gens. Mais en plus, ça ne m'a pas fait marrer.
J'ai juste souri à la même réplique qui m'avait fait rire dans la bande-annonce (le coup du plombier qui ment sur sa nationalité), mais sinon je n'ai absolument rien ressenti, à part un peu d'énervement face aux non réactions des personnages. Avec de meilleurs acteurs (ou mieux dirigés), je pense que certaines situations auraient vraiment pu être drôle, mais là tout tombe à plat car les personnages s'en foutent totalement. Le manque de rythme est flagrant, ce qui est vraiment dommage pour l'adaptation d'une pièce de théâtre.
Le coup de l'album à écouter devient alors une fixette étrange du héros. Pourquoi ne pas l'écouter tranquillement dimanche, connard ?
Reste une fin plutôt rigolote, presque inattendue j'ai envie de dire.
Ça change.