Une femme d'une quarantaine d'années, prostituée depuis longtemps, assumant son mode de vie, doit trouver de l'argent afin de payer les études de son fils de 17 ans. Seulement, elle doit trouver de l'argent, quitter à travailler dans une maison de passe en Allemagne.
Avec un tel sujet, on aurait pu s'attendre à des moments plus ou moins graveleux, mais le grand mérite de Cécile Ducrocq, dont c'est le premier film derrière la caméra (elle était scénariste, notamment de la série Dix pour cent), est d'éviter toute nudité frontale, ou alors elle est cachée par des accessoires. Donc, les pervers en auront pour leurs frais, mais cela permet de voir encore une fois Laure Calamy en tête d'affiche, laquelle est encore une fois passionnante. Certes, elle est constamment à l'écran, les autres personnages n'existent pas, mais je trouve que son rôle n'est pas si loin que dans A plein temps. Dans le sens où, justement, le temps joue contre elle, elle doit trouver une somme d'argent très importante, on la sent stressée devant ce mur à priori infranchissable, et elle consent à aller en Allemagne où elle multiplie les passes pour quelques dizaines d'euros, à limite se rabaisser pour elle car elle chérit sa liberté, mais c'est là que le titre du film prend son sens. Elle veut se battre pour sa chair, son enfant, lequel lui montre peu de gratitudes, dont on ne sait pas vraiment ce qu'il pense du métier de sa mère, qui lui a dissimulé.
C'est parfois d'une grande cruauté, notamment quand elle veut contracter un prêt auprès de la banque ou ses rapports tendus avec son patron allemand lequel ne lui montre que mépris, mais c'est un film qu'on voit clairement pour une actrice. Laquelle se donne, sans réellement se désaper, mais qui se à nu pour donner un avenir à ce garçon de 17 ans.