Jacques Demy est l'un des plus grands réalisateur de l'histoire de notre beau cinéma Français. On le sait tous. Pourtant, quand on parle de sa filmographie, on retient surtout l'excellent Les demoiselles de Rochefort (1967), le touchant Les parapluies de Cherbourg (1964) ou encore Lola (1961).
On oublie cependant Une chambre en ville (1982) qui est pourtant une démonstration de l'époux d'Agnès Varda, un film maitrisé de bout en bout, qui aurait pu (du) se transformer en une référence de ce genre merveilleux qu'est la comédie musicale.
Dès le générique, Demy pose le décor : une grève ouvrière, les années 50, Nantes. Une réalité. Un quotidien. Un film engagé (?). Oui et non. Demy ne prend jamais parti pour l'un des deux clans qui s'affrontent, et préfère commencer son film en filmant une bataille orale opposant policier et manifestant. Plutôt que de creuser dans le sinistre et dans une morosité quasiment inévitable, Demy se base sur l'axe qu'il maîtrise le mieux : l'amour.
L'écriture un peu simple de ce scénario pleins de rebondissements est d'une efficacité redoutable : si l'on peut trouver ça niais au départ, une fois que chaque personnage est introduit, la mayonnaise monte et le spectateur se prend indéniablement au jeu.
L'intelligence d'avoir choisi un casting aussi éclectique permet la diversité des émotions, et chaque protagoniste à un rôle très différent et l'interprète à merveille, de Fabienne Guyon aux inévitables Michel Piccoli et Danielle Darieux, en passant par un génial Richard Berry mais surtout une très grande Dominique Sanda dans l'un des meilleurs rôle de sa carrière.
Enfin, qui dit comédie musicale dit obligation d'avoir une B.O de qualité, et la richesse de celle proposée de ce film, remplie les critères nécessaires à la crédibilité d'un film de ce genre.
Je recommande !