Road trip comique, Fandango passe à côté de plusieurs bonnes idées (que Spielberg avait apparemment pressenties, d'ailleurs, même s'il a fini par désavouer le résultat). Ça porte vaguement sur le trouble de stress PRÉ-traumatique dont souffrent de jeunes conscrits pour le Vietnam, déchaînés dans une dernière aventure américaine avant de s'envoler "servir leur pays"… mais on s'embourbe vite.
Il y avait pourtant l'effluve d'une Amérique profonde, pétrie de voitures très larges et de bouteilles de Dom Pérignon enterrées dans le désert. À peu de choses près, on aurait pu finir, comme les protagonistes, par se sentir arraché à ce fun pseudo-peace-and-love par les responsabilités d'adultes.
C'est sans compter que le tout est en porte-à-faux, bizarrement centré sur une espèce de long sketch aérien bancal qui, je suppose, par sa puérilité sûrement volontaire à la base, devait servir de déclencheur au coming of age (et où figure une copie pas drôle du Gyro Captain de Mad Max 2).
Beaucoup trop longue, cette séquence médiocre qui aurait dû être bénigne obscurcit tout, ne laissant de Fandango que sa musique et des personnages au charisme sous-utilisé.