Des vagues, d'un bleu pur et profond, s'enroulent en atteignant la plage de Gaza. Elles apportent dans leurs bras d'écume une bouteille de verre dont le coeur exprime un message simple : qui es-tu ?
Israel, Palestine, Gaza, sont autant de noms qui inspirent toujours les mêmes mots : guerre, violence, pauvreté... Ils sont autant de clichés que l'est le titre de ce film, Une Bouteille à la Mer, adaptation du roman épistolaire de Valérie Zenatti, pourtant bien unique.
Tal, cette jeune française établie en Palestine avec sa famille, vit une "vie de surface", sans grand intéret. Quant à sa "vie de profondeur", cet appel sera sa façon de la compléter. De se compléter. Cette jeune fille ne trouve pas sa place à Jérusalem... seulement, des places sont-elles réellement établies à attendre qu'on les occupe ?
Un appel à la vie et des interrogations qui prédominent sa vie. Sans ça, notre Tal ne serait pas ce protagoniste auquel on s'attache. Parce que c'est ce qui la forge le long du film. Il en est de même pour Naïm. Leur évolution nous est offerte comme un présent.
Une relation touchante et vraie, un scénario bien construit, des images et des plans simples mais percutants, une B.O qui correspond totalement au film.
Et puis, le petit plus au moment de la lecture de Naïm. La voix de Mahmoud Shalaby sur un instrumental toujours fort dans sa douceur, rappelle un morceau engagé de slam voire rap dans le ton et s'élève comme un hymne à la paix entre les nations. Le martèlement modéré des mots agit comme un baume sur la réalité du conflit...
En effet, un dernier point sur cette dimension géopolitique. La réalité de la situation est parfaitement représentée, et bien dosée. De vraies images des médias percutent et atteingnent sans pour autant choquer gratuitement. Ce conflit, on ne peut plus actuel, est décrit et montré des deux camp.
En outre, à la façon des mails entre les deux jeunes gens, le frère de l'héroïne, soldat d'Israel en mission en Palestine, constitue le lien entre les affrontements et le renforce : il va dans la ville du correspondant et ami secret de sa soeur dans un but offensif.
En conclusion, un film à regarder pour le plaisir des yeux, le plaisir du coeur, et sa culture personnelle.
NB : pour le plaisir de ressentir aussi des frissons tout le long de son corps à certains moments phares.
keirakov
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le 4 mai 2012

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