(Je révèle des moments-clés de l'intrigue dans mon texte)
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Depuis mes plus jeunes années, je suis fasciné par cette idée que l’Homme puisse un jour conquérir les plus profonds abysses, en y plaçant des installations sophistiquées.


C’est pour cette raison que des films comme Abyss(1989), Sphère(1998), M.A.L.(1989) ou encore Leviathan(1989), ont nourri mon imaginaire de manière profonde et indélébile.


Inspiré par ces films, je passais mon temps à dessiner des sous-marins, des bases sous-marines et autres scaphandres encombrants. J’aimais imaginer une faune et une flore aquatique, inconnue et hostile.


Quand le projet Underwater(2020) fut annoncé, autant dire que l’engouement le plus enivrant s’installa au fond de moi, et celui-ci ne me quitta plus jusqu’à la sortie du film.


Underwater est un petit miracle, tout simplement.


La scène d’ouverture est une leçon de mise en scène et de rythme. Nous suivons cette caméra qui plonge doucement dans les abysses, en suivant un module ombilical filant vers le fond.


Le film s’autorise ensuite un petit hommage à ALIEN(1979), avec une caméra qui effectue un 360° sur elle-même, dévoilant ainsi de longs corridors usés, fonctionnels et délabrés.


Le décor est planté. L’ambiance est installée. Nous sommes désormais par 10 kilomètres de fond, dans l’un des environnements les plus hostiles à l’Homme.


Nous découvrons Norah, le personnage principal campé par Kristen Stewart, qui vaque à ses occupations dans une vétuste salle de bain commune et déserte.


Absence totale d’habillage musical. Nous avons juste l’environnement sonore de ces lieux industriels. Un petit moment de poésie suit un délicat sauvetage d’araignée.


Norah sent quelque chose, se dirige vers l’entrée de la salle de bain, et soudain, le chaos aquatique s’empare des lieux.


L’Ouverture de ce film, est de loin, l’une des plus efficaces, maitrisées et jouissives entrées en matière que j’ai pu découvrir au Cinéma. Tout est savamment, sobrement et intelligemment posé.


Que ce soit le générique qui pose le contexte, ou la scène d’ouverture, tout est à sa place et happe instantanément le spectateur.


Le film va très vite, et si cette rapidité est parfaite dans le premier tiers, elle rend le second un peu trop rapide à mon gout. Le premier et dernier tiers de ce film sont vraiment excellents. Le second, quant à lui, tout en réservant ses bons moments, reste le plus faible.


Le casting est bon. Cassel et Stewart sortent cependant du lot, surtout Stewart qui livre une prestation subtile, juste et attachante. J’ai trouvé son jeu très organique et réaliste.


T.J. Miller est un peu le point noir du film. Pas forcément drôle, mais pas désagréable non plus. De toute manière, très vite, répondant aux codes de la série B, le sidekick qu’il est, finit par mourir des griffes des créatures.


La scène où Lucien et Norah se retrouvent tractés vers le haut par une des créatures, est assez belle et jouissive. Nos héros remontent trop vite. La décompression explosive d’une remontée trop rapide s’annonce. Norah refuse de lâcher son capitaine. Lucien fasse à l’opiniâtreté de Norah, finit par se sacrifier en détachant le bras de sa combinaison. Magnifique.


Tout le film est traversé par de petits moments très poétiques. Norah qui sauve cette araignée au début du film. Norah qui tombe nez à nez avec une espèce octopode juste après la mort de Lucien.


De petites touches artistiques, de petits instants magnifiques, prouvant une fois de plus qu’Underwater est un film à part.


Toute la direction artistique du film est d’une beauté, d’une justesse et d’une crédibilité effarante.


Les combinaisons, les extérieurs, les intérieurs qui semblent avoir accueillis des milliers d’âmes, pendant des décennies, le bestiaire, tout cela, représente un miracle de production design que je trouve poignant et fertile. Tout ça donne VRAIMENT la sensation d’un monde cohérent et vivant.


On y croit à ce futur proche où l’Homme a conquis le socle océanique en y envoyant des scientifiques et ouvriers. Et c’est bien là tout le défi d’un film de SF, à savoir, faire croire en son postulat et dans le monde qu’il dépeint. En cela, Underwater réussit son défi haut la main.


Le film renferme en son sein, une surprise, une surprise de taille. La promo du film a eu l’intelligence de garder ça au chaud. En effet, dans le dernier acte, on découvre qu’à force de forer toujours plus profondément dans le plancher océanique, on a perforé une poche, une poche contenant un biome, un biome hostile, avec notamment une colossale créature à l’aura lovecraftienne indéniable.


Quand j’ai assisté à ça au Cinéma, j’ai su pourquoi j’aimais cet art, et pourquoi j’avais foi en ce type de film. Cette créature immense, sublimée par une réalisation qui sait montrer, en quelques plans, toute son ampleur et son gigantisme. Magnifique. J’en avais des frissons de joie.


Malheureusement, cette créature tardivement introduite n’a pas trop le temps de briller dans le film. Il est vrai qu’on aurait aimé plus de scènes, de plans ou de situations la mettant en scène.


Je trouve la fin du film assez touchante de par sa poésie. On se disait naïvement : « De toute manière, Kristen Stewart, la tête d’affiche va survivre, et tous les autres vont mourir, comme dans tout bon film de série B qui se respecte. ». Il n’en est rien. Le personnage de Kristen Stewart, Norah, se sacrifie, en donnant la dernière capsule de sauvetage présente pour sauver sa collègue.


Le film se termine sur Norah, contemplant la baie vitrée donnant sur le colosse aquatique, alors que sa voix OFF raisonne. Le souffle de l’explosion qu’elle a amorcée s’avance, elle ferme les yeux, le temps ralenti, le blast progresse, elle nous donne encore quelques mots. FIN.


Je remercie ce film. D’une part pour ce qu’il est, ce qu’il m’a fait ressentir et ce qu’il m’a montré, mais surtout parce qu’il m’a redonné envie de dessiner ce que je dessinais gamin.


Merci Film


Merci William Eubank

DavidLeSaint
10
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes L'exercice du TOP 10 est bien trop sclérosant. et Aventures sous-marines

Créée

le 4 mars 2020

Critique lue 827 fois

13 j'aime

6 commentaires

DavidLeSaint

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