"Si tu ne sais pas où tu vas, n'importe quel chemin t'y mènera."

SPOILERS


Les génériques d'intros en mode images d'archive c'est toujours le top pour ce genre de film, ça fou direct dans l'ambiance sans avoir à exposer une situation pendant 3h, et l’apparition du titre complétement en bas de l'image, l'idée et toute conne mais fallait y penser. Pour le coup on sait très clairement où on va dès les premières minutes et tant mieux parce que le film n'attend pas le spectateur.
Pourtant ça démarre comme n'importe quel FAN d'Alien ferait démarrer son film. Avec un plan large qui montre la station dans son ensemble, le petit écriteau qui fourni les infos de base (nom du lieu, localisation, fonction, nombre de personne...) et hop ! cut sur les couloirs intérieur, sans signe de vie pour le moment. Le plan dure. Le spectateur est embarqué dans cet environnement et se retrouve progressivement immergé (c'est le cas de le dire) dans le même contexte que les personnages. Et comme dans Alien, le contexte ici ce n'est pas juste une station high-tech pour le fun de la SF, c'est principalement le lieu de vie d'ouvriers. Des gens ordinaires, qui n'ont pas d'objectif particulier où même d'histoire particulière. Ce sont juste des gens qui sont là pour le travail, pour toucher leur SMIC à la fin du mois. Y a même un petit nouveau et une stagiaire alors bon...
Mais la ressemblance avec Alien s'arrête là. Difficile de faire plus clame et plus posé qu'Alien dans sa façon d'introduire les personnages. Underwater fait tout l'inverse. Comme dit, le film n'attend pas. Norah a à peine le temps de sauver une araignée du lavabo (une pholque phalangide d'ailleurs, facile à reconnaitre celle là) et BIM ! Tout part en couille ! La station se fait défoncer alors qu'on a vu qu'une seule personne, et encore, on ne sait pas qui sait ni quel est son rôle dans ce bâtiment, on sait juste qu'elle y travaille. On est embarqué avec elle dans le feu de l'action. On rencontre les autres employés avec elle. On avance avec elle. On tombe avec elle. Le film s'arrête avec elle. Presque comme si tout le film était du point de vue de Norah. il n'y a pourtant que très peu de plan en vue subjective, mais ça n'empêche qu'il y a une forte sensation de jeu vidéo dans la structure du film. Alors c'est de la dynamite en matière de dynamisme, mais y a vraiment des passages (si ce n'est tous) où j'aurais vraiment voulu prendre la manette ! Bon, évidement c'est le gamer qui parle là, parce que de base je préférerais toujours le format film au format jeu vidéo. Mais dans Underwater, y a vraiment des choses qui ne trompent pas. A commencer par le truc le plus gros et le plus évident. Le BOSS final ! Un monstre géant comme ça, en guise de surprise à la toute fin. C'est Dead Space le truc ! par contre le design du bestio m'a l'air beaucoup trop fantasmé pour être canon avec une faune abyssale. Genre ce monstre tu pourrais le foutre dans God of War, il passerait inaperçu. Pourquoi on a jamais des serpents géants ? où une anguille ? une murène ? Un truc familier du milieu aquatique mais à une échelle si pétée qu'elle dépasse l'entendement des petits humains que nous somme. Bref, dommage, mais les petites créatures sont méga-stylés elle par contre (tout comme leur façon d'avaler les chose ^^) et je préfère quand même de très loin avoir un Kaiju basique mais bien réel qu'un twist à la con en mode "tout ceci n'était qu'hallucination". Et puis en plus, pendant le climax, y a vraiment cet effet "Faire plaisir à Alex, et à lui uniquement, en foutant une nana en sous-vêtement et un mega-kaiju dans la même séquence."
Pour revenir à l'aspect jeu vidéo, y a ce passage où Norah se retrouve toute seule dans l’ancienne station Shepard (encore du Mass Effect partout) et doit se bricoler une nouvelle combie avec de la récup. Là en film, ça donne juste un petit montage accéléré, alors qu'en jeu vidéo, ça aurait été l'occase d'une bonne séance de craft avec personnalisation de la combie et tout le bordel. Arriver à survivre avec ce qu'on peut récupérer et bricoler, tout ça tout ça... Les objectifs des personnages font eux aussi très jeu vidéo puisqu'il s'agit à chaque fois d'aller d'un point A à un point B et ainsi de suite. Y a des plans où on pourrait ajouter un curseur d'objectif que ça choquerait même pas.
Et y a aussi l'effet caméra à l'épaule qui est forcement très utilisé, à juste titre, pour une question de réalisme, mais ça n'empêche que c'est toujours assez soulant au bout d'un moment. Problème que tu n'as pas avec un jeu vidéo. Autre bleme typique d'un film, la musique qui pète un câble à chaque jump-scare. Pour le coup il aurait pu être évité celui là, c'est tellement basique... Je préfère quand on laisse le seul bruit d'une créature qui approche lentement faire le travaille, plutôt qu'un bond et un coup de violon.

Mais à part ça, l'expérience non-stop proposée par Underwater reste d'une très grande intensité, de part la dynamique au sein du petit groupe de personnage. Les décors qui sentent le béton, le métal, la rouille et l'eau, bref, qui sentent le vrai. Le son de dinguo, extrêmement grave, la force démesurée de l'eau qui broie de l'acier s'entend et donc se sent. La direction artistique de malade concernant les zones industrialisées et surtout les combinaisons de plongé, une merveille ! La scène où tous les persos enfilent leur combie en s'enlevant les futes et en contrôlant les capsules d'oxygènes dans les épaulières (putain mais j'ai déjà vu ça dans la cinématique de StarCraft 2, le real c'est un gros gamer c'est possible) puis hop ! tout le monde sur la plateforme d'immersion. Et quand le sas au dessus de leur tête se ferme, boom ! Zéro lumière ! Rholala, j'aurais aimé y être là ! enfin non, enfin si, enfin bref... "Intensité" c'est le mot. Et j'aime bien la conclusion. Un final optimiste avec juste les deux seules personnes qui méritaient le plus de survivre qui survivent. Et le coup de poing dans la face, rhala... sacrée Norah ! ça va le nez Emily ? ^^ Par contre, dans le genre bad end, j'aurais adoré voir les deux survivant remonter à la surface, et une fois à la surface, PLS générale, des Kaijus partout qui sortent de l'eau, et le ciel en flamme sous l'effet des bombes utilisées par les humains :o Oui, ça va loin ^^


PS: Je veux Bioshock par le réalisateur d'Underwater. (Putain même la promo est déjà toute faite !)

Alex_Vamges
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le 9 janv. 2020

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Alex Vamges

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