Ce film de 1977, qui porte mieux son titre original « Freaky Friday », est un bol d’oxygène au milieu d’une décennie médiocre chez les studios Disney.


L’histoire bien connue (car elle aura eu droit à plusieurs remakes) raconte le transfert de corps entre une mère et sa fille. Si le contexte du point de vue de la mère (évoluant dans la vie de sa fille) peut paraitre sans saveur, le contraire est hilarant. La jeune Annabel se voit donc investit du corps de sa mère, ainsi que de son planning, de ses tâches ménagères, etc. Elle enchaine catastrophe sur catastrophe, avec un humour efficace. Le film nous propose des gags inattendus et parfois très visuels. J’ai beaucoup ri, mais je regrette que l’expérience de la mère ne soit pas aussi amusante de son côté et que l’humour dans ce cas se contente souvent de quelques vérités sur la vie de sa fille que le personnage apprend.


Si le contexte fonctionne, il faut relever un manque de logique. En effet lorsque les deux esprits transmutent et investissent le corps, l’une de l’autre, l’enveloppe charnelle de la mère et sa fille demeurent là où elles étaient. Mais lorsque les choses reviennent à la normale, les corps sont comme qui dirait téléportés, ce qui assure l’effet comique de la scène, mais défie les lois de logique établie par le film lui-même. Dommage.


Des défauts, l’œuvre n’en manque pas. Je m’attendais à une plus grande panoplie de situations cocasses et le contexte me parait survolé. J’aurais aimé que le film aille au fond des choses et pousse plus loin l’intrigue. Par ailleurs, la définition des personnages est un peu ratée, la fille qui semble très ordinaire (juste un peu garçon manqué) au début de l’histoire, plonge en plein délire lorsqu’elle est dans le corps de sa mère (si bien que sa personnalité semble changée du tout au tout), par moment elle parait même complètement ivre tant ses traits sont exagérés. Une interprétation, certes drôle, mais pas crédible une seule seconde. Le rythme est parfois lent, là où les choses auraient dû se bousculer et se dérouler d’une manière effrénée. Enfin, les trucages sont souvent grotesques, même pour l’époque. Il suffit de comparer l’œuvre avec le premier "Star Wars", sortie la même année, pour admirer le fossé technique (bien sûr, les deux films ne partagent pas la même prétention, mais tout de même, quelques efforts supplémentaires n’auraient pas été du luxe).
Les deux actrices principales sont tout simplement géniales. La jeune Jodie Foster est remarquable, et Barbara Harris, qui joue sa mère, est juste éblouissante. J’ai adoré sa performance. John Astin, le mari, souffre quant à lui d’un rôle affreusement sexiste, qui nous empêche de l’apprécier à sa juste valeur.


En conclusion, le film est vraiment très divertissant. Les défauts sont légion, mais l’humour, le contexte, et les actrices sauvent l’œuvre. J’ai beaucoup aimé.

Casse-Bonbon

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