En 1959, Paul Verhoeven est un brillant étudiant à l'université de Leyde qui rêve secrètement de cinéma. Ses études passées aux Beaux-Arts sur Paris l'ont conduit à se passionner pour le réalisme résolu de peintres flamands tels Rembrandt ou Bosh et c'est essentiellement son appétence pour les images qui l'anime malgré son doctorat en mathématiques.
Membre du ciné-club de Leyde, Verhoeven réalise 2 courts-métrages expérimentaux avant de remporter un concours estudiantin lui permettant de s'atteler à un premier moyen-métrage non amateur. En cette année 1960, il se voit hautement influencé par la Nouvelle Vague naissante et met en scène le script rédigé par Jan van Mastrigt dans les rues de Leyde et dans de véritables chambres d'étudiants. Un script visiblement influencé par celui de Sueurs Froides en prenant à bras le corps le thème de l'identité que le cinéaste néerlandais étendra vers d'autres sujets phares qu'il abordera tout au long de sa carrière comme la mécanique des corps et la manipulation créative.
Janine, jeune femme mariée à un artiste sculpteur qui ne peut créer que si son épouse change de personnalité, entame une liaison extraconjugale avec un étudiant dont la petite amie officielle pose pour le mari de Janine.
L'errance psychologique des protagonistes à travers des relations réelles ou fantasmées et la quête d'identité sont ainsi traitées par un Verhoeven débutant, malheureusement trop empreint de références picturales et cinématographiques pour offrir une patte aussi définie que personnelle à une première œuvre néanmoins accrocheuse et intéressante.
Un Lézard De Trop remportera le Grand Prix au Festival International des Films d'École d'Amsterdam et poussera Verhoeven à abandonner les mathématiques pour la formidable et passionnante carrière cinématographique que l'on connait.