Ce très bon film est simple avec une bonne mise en scène, une bonne musique, et une bonne écriture. Mais ce qui m'a donné envie d'écrire, c'est cette symbiose entre les deux acteurs principaux que sont Jean Paul Belmondo et Annie Girardot. De même que l'alchimie formait par leurs deux personnages qui nous donnent l'impression de se connaitre depuis longtemps.
La scène finale (bouleversante à souhait) et la musique rendent le tout très mélancolique. A ce propos, je m'interroge toujours sur la sincérité des sentiments du personnage joué par Belmondo. Le film (très subtil dans son écriture) fait en sorte qu'on puisse (justement) s'interroger sur cette relation passagère.
Le film prend son temps, et Belmondo nous régale avec son rôle de charmeur, toujours de bonne humeur, ce qui contraste avec une Girardot beaucoup plus sur un registre sensible, rêveuse, solitaire. Le personnage de Belmondo voit peut-être plus cette relation comme une idylle, tandis que celui campé par Girardot retourne plus souvent à la réalité. Sincère mais surement conscient qu'il s'agit d'un amour passager. On voit au début du film qu'il a l'habitude de rencontrer des femmes mais son dernier appel téléphonique (qu'il adresse à Girardot), prouve tout de même qu'il devait l'aimer. C'est seulement une fois à Rome, qu'il remet les pieds sur terre (bien qu'il jette un dernier regard sur l'aéroport en partant).
Loin de leurs foyers respectifs, les deux tourtereaux vivent libres dans un dépaysement total. Près de chez eux, c'est le retour à la réalité avec toutes les responsabilités.
"Un homme qui me plait" est aussi une espèce de road-movie avec une superbe scène où des indiens (imaginaires) galopent derrière la voiture.
Un film qui me rappelle pourquoi j'ai toujours eu du mal à nouer des relations fortes avec qui que ce soit, par tristesse de ne jamais plus revoir les personnes. Et encore et surtout, Annie Girardot qui nous transmet ses émotions dans cette fin déchirante et émouvante.