Une fillette se retrouve seule avec sa tante le temps des grandes vacances. En effet, ses parents et son frère sont en Afrique pour une mission humanitaire liée au dépistage du sida. Notre petite protagoniste (sans nom durant tout le film) qui se retrouve donc contrainte de garder la maison avec sa tante, qu'elle ne connait pas. Il s'avère que cette tante est immature, fétarde, irresponsable et qu'elle laisse la fillette presque livrée à elle-même. Bientôt la tante s'en va et c'est donc une maison vide et silencieuse qui reste.
Voilà la fillette qui suit ses cours de natation, puis prend des libertés pour découvrir ce que c'est que de vivre sans contraintes. Elle fait l'apprentissage de l'amitié avec des fillettes de son âge (une boulotte et sa cousine ultra branchée de Stockholm) qui ne sera finalement pas si bénéfique que cela. C'est un garçon de son âge qui sera le plus sympathique et fidèle compagnon de jeu (mais le pauvre, il va en morfler !).
Ce film dure le temps des vacances, un temps qu'on pourrait qualifier d'éphémère puisqu'il est synonyme de liberté et de farniente. Ici le temps semble long et la campagne environnante accentue cette impression de n'avoir rien à faire, personne à voir. Il y a les parents de la copine qui commencent à avoir des soupçons à force de voir la fillette trainer sans accompagnatrice. Il y a toutes ces journées qui passent, interminables, et que l'on meuble en faisant couler des bains ou en sautant dans le foin. En fait, il y a surtout cette vie sans adultes (la belle vie?), où la maison est un refuge en même temps qu'un guet-apens.


Le film nous laisse entrevoir de beaux paysages. Il y a cette fillette, qu'on n'arrive pas à plaindre ni à envier, et cette maison qu'il faut garder pendant l'absence des parents. Il faut gérer le quotidien sans l'aide de ladite tante qui aurait dû faire office de parfaite baby-sitter (rappelez-vous, elle est partie... avec un bel apollon, en prime !). On est séduit par des scènes dont on arrive pas à faire le lien avec la trame commune : le passage de la balade en montgolfière en est l'exemple le plus représentatif.
Il y a aussi les copines de la fillette, espèces de tyrans modernes, toujours prêtes à avoir les idées les plus mauvaises. Et elles sont fortes pour s'entrainer sur la pente descendante, quitte à entrainer dans leur perte adultes et autres enfants.
Enfin il y a cette famille, l'absente du film, qu'on aperçoit au début et qu'on imagine tout le long. Parce que le vide laissé paraît immense et que la fillette paraît, elle, bien petite pour affronter un quotidien, fut il de vacances. Comment confier un enfant à une inconnue (car cette tante arrive d'on ne sait trop où)? On s'interroge et quelque part on applaudit la ruse de la fillette qui a conduit sa tante à déserter.


Un film tout à fait rafraichissant et dépaysant ! La jeune actrice s'en sort à merveille dans son rôle de Fifi Brindacier des temps modernes, responsable du foyer et aventurière hors de chez elle.
C'est dans ce quotidien défait qu'on est invité à plonger. Après vous !

Melopee
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le 30 juin 2016

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