Pour les adeptes de quidam qui se sublime...

Un espion ordinaire est un film que j’ai eu envie d’aller voir après avoir découvert la bande-annonce au cinéma. L’histoire semblait classique mais dégageait une ambiance qui m’attirait. En peu de temps, elle avait généré chez moi une curiosité que j’avais envie d’assouvir. Cet opus est réalisé par Dominic Cooke dont je découvre le travail à cette occasion.


Côté casting, l’essentiel de la lumière est attiré par Benedict Cumberbatch qui incarne Greville Wynne. Il est des atouts majeurs de la réussite du film tant son talent n’est plus à démontrer. Il est accompagné d’excellents seconds rôles tels que Merab Ninidze, Rachel Brosnahan ou encore Jessie Buckley.


L’histoire se construit autour de Greville. Ce commercial a pour habitude de travailler avec les pays appartenant au bloc de l’Est. Il est donc recruté par les services d’espionnage britannique et américaine pour servir de contact avec un important informateur soviétique. Est-il besoin de préciser que la vie de Greville va être chamboulé ?


Greville Wynne entre dans la catégorie « Monsieur tout le monde ». C’est d’ailleurs pour cette raison qu’il est choisi pour cette périlleuse mission. Quoi de plus indiscernable qu’un espion qui n’est pas un espion ? Naturellement, on s’identifie à ce héros malgré lui. Comment aurait-on réagi à sa place ? La phase d’appropriation de la fonction avec le personnage est intéressante et offre des moments parfois drôles parfois stressants. Je ne développerai pas l’évolution du héros au fur et à mesure du film. Cela vous gâcherait le plaisir de la découverte. Une chose est certaine, l’ensemble est crédible et offre une intensité dramatique plutôt réussie. L’interprétation de Bennedict Cumberbatch participe évidemment activement à cet aspect de l’histoire.


L’intrigue se déroule en 1960 en pleine Guerre Froide. Cette période historique est évidemment un terreau particulièrement fertile pour les histoires d’espionnage. Ce film exploite parfaitement le filon sans pour autant tomber dans le piège de l’excès de didactique. En se concentrant sur la relation entre Greville et ses contacts, le scénario fait un choix pertinent qui nous fait vivre l’Histoire à hauteur d’homme.


Greville se retrouve donc en relation avec Oleg Penkovsky, colonel soviétique qui s’avère être une taupe au service du bloc de l’Ouest. La rencontre entre un militaire entrainé et un commercial étranger à l’univers de l’espionnage est intéressante. Le lien qui va se créer entre eux est une belle réussite. On le voit évoluer au fur et à mesure du film. Il s’agit, à mes yeux, de l’atout principal du film tant l’interprétation des deux acteurs rend cette partie touchante offrant ainsi une ampleur supplémentaire au suspense qui accompagne l’intrigue. 

Bien que l’histoire se construise essentiellement autour du binôme soviéto-britannique, le film permet à de jolis seconds rôles à exister. Jessie Buckley incarne l’épouse de Greville. Elle devient une victime collatérale de la situation de son mari. Elle doit affronter une situation complexe que l’actrice interprète remarquablement. Rachel Broshanan est l’agent de liaison américaine qui suit le héros. Elle doit affronter bon nombre d’embuches. Elle est une femme, l’espion est britannique… Malgré tout cela, elle fait preuve de personnalité pour accompagner au mieux et jusqu’au bout ce héros malgré lui. Là encore, l’actrice s’en sort très bien.


Bien le déroulement narratif soit relativement linéaire, il n’est pas dénué de suspense. Ce dernier ne cesse de croître tout au long du film. La mise en scène arrive à nous faire ressentir la tension qui abrite chaque rencontre, chaque déplacement. On partage les peurs du héros. Du fait du parcours de Greville, on s’identifie aisément à lui. Cela intensifie évidemment la trame et augmente d’autant le plaisir.


Pour conclure, j’ai passé un bon moment devant Un espion odinaire. Certes l’histoire est classique et prévisible dans ses grandes lignes, elle n’en reste pas moins agréable et prenante. La construction de la trame, le travail sur l’ambiance et l’époque, la prestation remarquable des acteurs font que l’immersion est immédiate et intense. Je conseille donc aux adeptes du genre de jeter un coup d’œil. Vous passerez un bon moment…

Eric17
6
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Cinéma 2021

Créée

le 22 août 2021

Critique lue 223 fois

Eric17

Écrit par

Critique lue 223 fois

D'autres avis sur Un espion ordinaire

Un espion ordinaire
lugdunum91
6

Un espion ordinaire : Propagande ordinaire anglo-saxonne

79eme film de l'année 2021 et découverte de la nouvelle propagande anglosaxonne ^^ On suit l'histoire d'un modeste représentant de commerce anglais, Greville Wynne, qui se retrouve plongé au cœur de...

le 27 juin 2021

27 j'aime

9

Un espion ordinaire
Cinephile-doux
6

Moscou ne répond plus

Un espion ordinaire n'a rien d'extraordinaire, du moins dans sa facture, et aurait certainement mérité un traitement un peu plus audacieux. Dominic Cooke a préféré s'en tenir à un récit linéaire, à...

le 20 mai 2021

12 j'aime

Un espion ordinaire
Freddy-Klein
8

Critique de Un espion ordinaire par Freddy Klein

L'espionnage est, avec la prostitution et la divination, un des plus vieux métiers du monde. Jésus de Nazareth aurait lui-même été informé de l'accord secret passé par le Grand Sanhédrin avec Ponce...

le 16 janv. 2024

9 j'aime

1

Du même critique

Astérix chez les Pictes - Astérix, tome 35
Eric17
5

Pour les adeptes de fin de traversée du désert...

Cette année marquera une date importante de la bande dessinée française. C’est en effet la première fois que les aventures des deux plus célèbres gaulois ne sont nés ni de la plume de René Goscinny...

le 11 nov. 2013

33 j'aime

11

Succession
Eric17
8

Pour les adeptes de dysfonctionnement familial...

Succession est une série que j’ai découverte à travers la lecture d’un article qui lui était consacré dans la revue Première. La critique qui en était faite était plutôt élogieuse. Les thématiques...

le 13 août 2018

23 j'aime

5

Django Unchained
Eric17
8

Critique de Django Unchained par Eric17

De manière incontestable, « Django unchained » est l’événement cinématographique de ce début d’année. Chaque nouvelle réalisation de Quentin Tarantino ne laisse pas indifférent l’univers du septième...

le 3 avr. 2013

23 j'aime

1