Presque logiquement, « Un éléphant ça trompe énormément » a légèrement vieilli et n'est pas aussi drôle que dans mon souvenir. Néanmoins, il conserve encore aujourd'hui cette fraîcheur, cette intelligence, ce brio dans les dialogues lui permettant aisément de demeurer une de ces comédies (légèrement) dramatiques que tout le monde aime et connaît, à l'image de ces quatre personnages si imparfaits et pourtant si attachants.
Il faut dire que la voix-off orchestrée par Jean-Loup Dabadie concernant le héros interprété par Jean Rochefort est un régal de mots et d'esprit, qui justifierait presque à elle seule le visionnage. Et si le trait est parfois un peu forcé, ce quasi-éloge de l'adultère, épris de liberté et plein de tendresse, rempli de seconds rôles irrésistibles (la palme à Christophe Bourseiller) et de comédiens brillamment inspirés (entre notre célèbre quatuor, la malice de Danièle Delorme et la beauté d'Anny Duperey, on ne sait qui on préfère) garde un capital sympathie élevé : du vrai, bon cinéma populaire.