Critique d'Un cœur en hiver

Résumé

Difficile de faire plus cliché pour un drame romantique français de la fin du XXe.

Détails

Si Claude Sautet nous offre des idées soignées pour sa mise en scène que la musique de Ravel ne fait que sublimer, le reste du long métrage est très décevant. Les dialogues se veulent avares et percutants, mais il ne s'agit souvent que de petite philosophie faussement pertinente.

Et au niveau des relations sentimentales, on touche au très médiocre. Triangle amoureux fade et banal. Un Stéphane bien taciturne parce qu'en fait il est pas comme les autres ouais. Le tout pour justifier une mélancolie surjouée qui ne touchera qu'à condition de trouver dans tous ces stéréotypes une certaine valorisation de ce genre de situation à demi-romantique.

Par ailleurs, le film ne brille pas par ses engagements politiques. Hormis une séquence assez rapide sur le mépris de classe et l'élitisme, Claude Sautet ne s'étale guère sur ce qui structure la société. Bien pratique avec des bourgeois·e·s comme personnages, qui semblent toustes vivre dans une bulle. Un coup de Ravel, un jeu de regards et on repasse à notre triangle amoureux.

Le traitement des femmes n'est pas aberrant, mais il n'y pas de point de vue sur une éventuelle toxicité masculine, ou quoi que ce soit qui pourrait être rattaché à une approche critique des relations hétéronormés ou de couple en général. En revanche, on aura droit à une réplique dérangeante d'une amie de Stéphane qui se vante d'aimer que son compagnon soit "macho juste ce qu'il faut"...

4/10