Le Festival de Cat

A street cat named Bob est avant tout un film inspiré du témoignage de James BOWAN, sortit en 2012 sous forme de roman, racontant une période de sa vie extrêmement difficile mais déterminante avec la rencontre de ce fameux Bob, le chat des rues. Cet ouvrage a été un best seller lors de sa sortie.

Ce film nous emmène donc dans une histoire montrant un jeune homme, James, meurtri par les épreuves de la vie, l'ayant conduit dès son plus jeune âge à être un junkie complètement déboussolé depuis une dizaine d'années, SDF, isolé socialement et sentimentalement.
Les deux seuls contacts avec la société qui lui restent sont d'un côté une assistante sociale qui semble le connaître assez bien au vu de leur rapport et de l'autre côté un homme pommé et camé tout comme lui pouvant uniquement le tirer vers le bas.
Le quotidien chaotique de James va être chamboulé par un chat, Bob, ayant fait éruption dans son appartement, fraîchement obtenu dans le cadre de son addiction, par l'assistante sociale, le but final étant qu'il soit clean en suivant les différentes étapes de son traitement.

Ce point de départ nous montre un schémas qui n'est pas innovant en matière de cinéma. En effet le film ne m'a rien apporté de nouveau concernant l'évolution de l'histoire, les différentes étapes que constitue ce feel good movie et les relations qui s'installent entre les différentes personnes. Ce qui a fait en grande partie la plus value et la richesse de ce long métrage c'est la présence du chat, Bob et la façon dont le réalisateur va s'en servir et le montrer à l'écran.
Les autres protagonistes de l'histoire ont aussi leur importance en apportant chacun une petite part de réussite dans l'évolution du quotidien de James.

Pour revenir à Bob, j'ai vu quelques films avec un animal comme personnage principal.
J'ai choisi d'en citer deux :

• Hatchi (2010) m'a marqué dans sa dramaturgie avec ce chien d'une fidélité sans faille. J'ai été très émue en le visionant car la relation entre Hatchi et son maître, joué par Richard GERE, est vraie. Un film très poignant à voir pour la beauté d'une relation entre un chien et son maître.




• The voices (2014) mettant en scène un chat et un chien parlants, donnant conseils à leur maître perturbé, interprété par Ryan REYNOLDS. C'est un tout autre genre ici. C'est un mélange entre une comédie et un thriller complètement décalé.

A street cat named Bob est totalement différent de ces deux longs métrages. Au delà de la belle relation qui existe entre Bob et James, il s'agit ici de mettre en avant le poids de l'animal domestique sur la guérison, la thérapie nécessaire pour James.
Bob est une oreille attentive qui ne juge pas, est chaleureux, attendrissant... Oui il faut le dire je suis aussi un fan inconditionnel des chats. En aparté, j'ai lu quelques critiques négatives sur le film où les développements montrés simplement le mépris pour ces « bestioles » au lieu de s'attarder sur le contenu en lui même de l'histoire.
En effet, il y a beaucoup de choses à développer sur ce film.

Tout d'abord James est dépeint au début du film comme un mec avec plus aucun contact avec la société du fait de sa toxicomanie. Cheveux long, style un peu crasseux, comme souvent pour un SDF, toujours avec sa guitare. La guitare et sa voix ont une place toute particulière dans ce film car il fait la manche en chantant dans les rues d'une ville en Angleterre. Sa voix est belle et les textes bien choisis. Ses chansons reflètent sa détresse ou son état d'esprit évoluant tout au long du récit.
Contrairement à l'autre jeune homme toxicomane qu'il côtoie à plusieurs reprises dans le film, on sent que ce dernier n'a pas la même capacité à pouvoir s'en sortir.

La deuxième personne marquante de l'histoire est l'assistante sociale, Val, qui est la pour soutenir James dans sa quête de renaissance. J'ai vraiment apprécié son rôle car pour une fois, l'assistante sociale est présentée ici comme une personne pleine d'énergie et de bienveillance. Leur relation est presque amicale car ils s'appelle par leur prénom et se tutoient. En tant qu'assistant social je suis content que ma profession ne soit pas représentée pour la énième fois par une femme rigide, sans compassion, faisant d'avantage barrage à une évolution positive des situations...

Une troisième personne aura son rôle a jouer. Il s'agit d'une jeune femme, Betty, a peu près du même âge que James vivant juste à côté de son nouveau chez lui. On se rend compte qu'elle est aussi une écorchée vive avec peu d'attache, peu de repères mais c'est aussi une femme dynamique et engagée. Les liens qu'ils vont tisser ne sont pas niais et ils ont un sens.

Cette dernière personne m'amène a parler du protagoniste principal qui m'intéresse le plus, Bob. Car c'est grâce à lui que les deux jeunes gens se sont rencontrés. Bob permet de tisser des liens entre James et la société.
Il en est de même quand James chante dans la rue, les gens regardent James d'une autre manière avec la présence de Bob. Il n'est plus un simple SDF sans avenir. Il a une belle voix, de beaux textes et son duo avec Bob fait fureur.
Le poids de Bob dans cette histoire vraie, est clairement en correspondance avec notre société actuelle où la zoothérapie est en plein développement et a fait ses preuves. C'est intéressant de voir que Bob a fait son boulot de médiation sans pour autant que cela ait été prévu dans le cadre du traitement de la dépendance de James.
Bob est un chat roux, des plus normaux, mais c'est un chat et rien que ça cela suffit à le rendre unique et attachant.
Nous sommes parfois placés par le réalisateur d'un point de vue de Bob qui lui apporte une importance encore plus grande et légitime.

Je disais un peu plus haut qu'il s'agit d'un feel good movie. Pour le coup, ce film porte très bien ce genre car on se sent de mieux en mieux plus le film avance et que les personnages évoluent, changent etc... J'ai été extrêmement émue la dernière demi heure par la tournure des événements liée évidemment au devenir de James et de Bob.

Ce film est réalisé simplement, sans prétention, il n'y a pas de pathos. Cela fait du bien un film de ce genre car il n'invente rien mais la réalisation permet de se concentrer sur les choses essentiels de la vie : la relation avec l'autre, qu'elle soit animale ou humaine, est d'une importance capitale et sans ce lien personne ne peut évoluer convenablement et de façon adaptée dans notre société.

Les relations humaines, la façon dont est abordée la dure loi de la dépendance aux drogues et tout le cheminement qui en découle forment un cocktail efficace.
Tous les amoureux des chats et du cinéma seront ravis par tant d'émotion comprenant de la tristesse et de la joie de vivre.

C'est un 10/10 en forme de gros de coup de cœur car cela fait du bien tout simplement.