Emma Bovary 2017, mais sans le souffle de Flaubert

Le seul intérêt de ce film raté est de donner un aperçu de la raison pour laquelle beaucoup de gens ont l'impression de passer à côté de leur vie. Parce qu'ils la vivent comme Claire Denis et Christine Angot ont réalisé ce film : sans envie, sans passion, et surtout sans intelligence.

J'avoue que j'étais prévenu : le titre du film sentait le développement personnel à deux balles, et pour le coup, il n'y a pas de tromperie sur la marchandise.

Juliette Binoche incarne une Emma Bovary 2017 et parisienne (donc divorcée et artiste ratée) et on ne suit d'elle que ses histoires d'amour et/ou de cul pathétiques. Elle est en principe auteur de deux oeuvres : un enfant qu'on ne voit pas (j'imagine la facture à venir côté psy), et des peintures qu'on la voit en train de barbouiller (avec ses pieds), et qui expliquent sans doute tout le reste. Elle a tellement d'âme qu'on l'imaginerait volontiers contrôleuse de gestion chez Véolia si on ne nous rappelait en permanence qu'elle fait de l'ART.

Bref, elle essaye de reprendre le rôle de Lena Olin dans L'Insoutenable légèreté de l'être et justifie ainsi complètement pourquoi Philip Kaufman lui avait donné celui de Tereza. Vous surprendrais-je si je termine en rappelant qu'elle y était merveilleusement tartouille ?

PS : quant à la dernière scène... Pfffffff... Le joker people tout pourri qu'on sort de sa chaussette quand on n'a rien trouvé d'autre pour terminer son film.