Malgré un flop retentissant aux États-Unis, le premier long-métrage d'Akiva Goldsman (scénariste de "Da Vinci Code" et "Je suis une légende") s'impose comme l'un des films les plus originaux de cette année, qui vaut bien qu'on y jette un coup d’œil.


Cette originalité, on la trouve premièrement dans cette ambiance si particulière (semi-réaliste, semi-fantastique, parfois même féérique). En effet, dès les premières minutes l'on a l'impression de lire un roman, plus précisément un conte moderne: tous les ingrédients y sont, à commencer par le héros, la magie, le méchant, la princesse, la romance, le miracle, etc. Mais attention, sous ses faux dehors de film pour enfants, l'on parle tout de même d'un conte pour adultes !


Le sujet même du film est déjà un thème plutôt adulte en soi : cette histoire d'amour impossible, cette romance maudite entre un immigré Irlandais et une jeune aristocrate atteinte de tuberculose, aurait pu tout aussi bien faire l'objet d'un film historique, d'époque ou même contemporain. La singularité du film réside dans le côté fantastique situé à l'arrière-plan (la lutte du bien contre le mal, les faiseurs de miracles..); aspect féérique qui, de prime abord, semble être aussi bien destiné aux enfants qu'aux adultes - si l'on exclut certaines scènes susceptibles de heurter la sensibilité des plus jeunes, notamment toutes celles avec les "démons".


Pourtant, à contrario, beaucoup d'éléments ne manqueront pas de déconcerter un public adulte. En effet, le film jongle assez maladroitement entre fantastique et réalisme, offrant une narration assez simpliste et allant parfois même jusqu'à créer des situations totalement loufoques (la scène du bateau au début et celles du cheval frisent presque le ridicule). Ainsi, autant d'éléments qui paraîtraient enchanteurs pour les plus petits sembleront totalement grotesques aux yeux des adultes. Certains points recevront même des critiques assez cinglantes de la part des spectateurs (je cite l'un d'eux: "Ouais, en gros l'antidote contre le cancer c'est la pédophilie !"), ce qui rend la lecture du film d'autant plus curieuse voire étrange, surtout si l'on considère que son message profond ("Croyez aux miracles") se prend un peu trop au sérieux.


Néanmoins, s'il patauge un peu dans le fond, le film de Goldsman se rattrape sur la forme, à commencer par un casting impeccable: Colin Farrell et Jessica Brown Findlay assurent totalement dans leurs rôles respectifs, formant un duo dont l'alchimie porte sur ses épaules toute la première partie du film. Russell Crowe s'éclate sans limites dans le rôle d'un malfrat sans cœur dont chacune des apparitions nous vaudra au moins un frisson, ainsi qu'un sourire. William Hurt et Jennifer Connelly, si on les voit moins, ne sont pas en reste et excellent dans leur partie. Quant aux rôles les plus secondaires, on retiendra sans mal l'apparition de Will Smith comme étant l'un des plus gros What-the-fuck de cette année.


La splendide ville de New York sert une énième fois de décor à l'intrigue, tantôt en reconstitution impressionnante de la période d'après-guerre, tantôt sous sa forme contemporaine bien connue de jungle de verre et d'acier. Conte de fées mis à part, la romance entre Peter Lake et Beverly Penn apporte avec elle une dimension des plus touchantes et des plus enchanteresses, qui ne manquera pas d'émouvoir les plus sensibles d'entre nous. Enfin, la musique, fruit d'une belle collaboration entre Hans Zimmer et Rupert Gregson-Williams (le frère de Harry) ajoute soigneusement la couleur adéquate au tableau.


Au final, même s'il souffre de quelques aspects contradictoires voire confus et d'inégalités, "Winter's Tale reste un assez joli film qui se laisse regarder jusqu'au bout, où les amateurs d'ambiances féérie-fantastique ainsi que les grands sensibles en quête d'émotion trouveront certainement plus que leur compte.


A voir au moins une fois.

reastweent
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le 11 mars 2014

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le 11 mars 2014

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