Après le glauquissime Scènes de crime et le moyen Agents Secrets, Frédéric Schoendoerffer récidive dans le polar urbain violent et réaliste, mettant en scène le retour sur le terrain d'un gangster respecté et de son quotidien aussi luxuriant que dégueulasse. De Benoît Magimel enfin dans un rôle crédible à l'inévitable Olivier Marchal en passant par le retour tout simplement fracassant du grand Philippe Caubère : l'interprétation est somptueuse.
Le scénario joue la carte du grand banditisme classique mais réel, avec ses grosses magouilles, ses trahisons et ses excès. Le cocktail violent est ici bien mené par Schoendoerffer qui enchaîne (peut-être un peu trop gratuitement, certes) des scènes-choc à faire tourner de l'œil : entre meurtres sanglants, torture éprouvante à la perceuse, scènes de sexe et lignes de coke sniffées, la débauche de violence est à son comble. Et pourtant, tout est montré pour se sentir mal à l'aise face à la décadence de ce milieu noir et prisé. Une grosse baffe d'une heure quarante dont on ne sort pas totalement indemne...