Trois fois rien par Ben Ric

Trois sans domicile fixe, Brindille, un québécois bien portant, Casquette, un clochard poète et La flèche dans le rôle du jeune chien fou valident un billet de loto comme chaque semaine ; et voilà que par le plus grand des hasards, nos trois clochards se retrouvent à la tête d’une somme rondelette. Problème : ils n’ont ni papiers d’identité, ni relevé d’identité bancaire ni justificatif de domicile. Impossible donc pour eux de toucher leur argent sauf pour La flèche, heureux possesseur d’une carte d’identité, qui va pouvoir en encaisser le chèque en attendant de pour voir partage l’argent une fois que les trois bonshommes se seront installés en collocation dans leur appartement. En attendant, ils vont devoir cohabiter et s’accommoder d’une vie normale à laquelle ils n’étaient plus habitués depuis bien longtemps.

Avec pas mal d’humour, une bonne dose de réalisme et une certaine finesse, la réalisatrice Nadège Loiseau imagine une comédie sociale par moment assez sentimentale voir dramatique autour de ces trois personnages hauts en couleur, plutôt attachants et très complémentaires, joliment interprétés par Philippe Rebbot (excellent comme toujours), Antoine Bertrand (la belle découverte du film dans un rôle plein de nuances) et Côme Levin (avec un personnage un peu fatigant à la longue).

Au fil des minutes, on va en apprendre un peu plus sur le parcours de ces trois hommes, sur ce qui les a conduits à la rue. On va les suivre dans leurs frasques, leurs délires de nouveaux riches. Un film plein de péripéties, une comédie sociale cocasse et pleine de charme à laquelle il manque peut-être un peu d’originalité, mais qui plaira en tout cas au plus grand nombre et qui parviendra même, dans sa dernière partie, à nous tirer quelques larmes.