TRANSFORMATION !

Adapté de la gamme de jouets Transformers et de la série d’animation éponyme, ce film à très gros budget, produit par Dreamworks, s’inscrit dès sa sortie comme un blockbuster incontournable et s’installe rapidement dans le paysage cinématographique comme une franchise rentable, avec de nombreuses suites.

Le contexte narratif tente d’intégrer les robots-véhicules dans une histoire « réaliste », ainsi les Transformers deviennent de mystérieux robots extraterrestres, divisés en deux clans, les bons et les vilains, venus se livrer une guerre sur Terre. En seconde lecture, nous avons la vie d’un jeune adolescent qui découvre les joies de posséder son premier véhicule et qui est embarqué, lui et sa potentielle petite amie, dans les événements.

Pourquoi est-ce que je m’embête à faire un résumé ? Je suis sûr que tous ceux qui viendront lire cette critique auront déjà vu le film. L’important c’est de dire ce que j’en ai pensé, et je n’ai pas particulièrement aimé, bien loin de là, mais je suis resté correct dans ma note, parce qu’il y a un truc qu’on ne peut pas lever au film, c’est la qualité de ses effets spéciaux, qui sont à couper le souffle. Visuellement, le film est irréprochable. Les scènes d’actions sont folles (un peu indigestes, mais folles), l’animation des robots est spectaculaire, c’est une grande réussite esthétique. Le problème c’est que c’est à peu près tout ce qui fonctionne dans ce film. L’histoire est élémentaire, les efforts apportés aux intrigues secondaires sont honorables, mais elles n’en demeurent pas moins affreusement basiques. L’idée de placer un jeune adolescent pour satisfaire le public visé est une grosse connerie. L’action aurait dû se concentrer sur le Captain Lennox, pour un résultat plus crédible. Le scénario aurait gagné à être plus militaire, en décrivant l’impuissance des armées terrestres face à la menace des robots. Exit les histoires de cœurs, et les rêves de virées adolescentes. Certaines scènes sont risibles, comme lorsque Sam tente de dissimuler aux yeux de ses parents les robots qui se comportent comme des ados bourrées. Les personnages sont inintéressants (et je ne parle même pas de la définition des robots). Les répliques et les dialogues sont grotesques. On a une absence de dramaturgie et d’intensité consternante. Puis, il y a des défauts d’ordre contextuel, comme le fait que les robots parlent et se font des blagues, avec une légèreté étonnante. C’est personnel, mais je trouve le rendu un peu bête.

Ce qui m’a le plus dérangé, à vrais dire, c’est que la première demi-heure du film est plutôt sérieuse avec l’intégration du contexte instauré de manière crédible, mais ensuite tout part en cacahuète avec un rendu plus enfantin. La production semble mentir sur la marchandise, en nous servant un début de spectacle cohérent, et puis tout d’un coup, les robots se réunissent et se lancent des blagues lourdes, et on nous envoie des répliques du genre : « Je suis MEGATRON », ou alors « TRANSFORMATION », on se croit presque dans le sketch des Inconnus sur les Bioman.

Par ailleurs, j’ai trouvé le résultat indigeste. Les effets spéciaux, aussi beau soit-il, sont trop présents. Les robots sont nombreux, j’arrivais plus à les distinguer les uns des autres, ni même à comprendre lequel se transformait en quoi. Au passage, Bumblebee est parfaitement anecdotique, je n’ai pas compris. Bref… j’ai tellement de choses à reprocher à ce film que je ne sais même plus où j’en suis.

Passons… Le casting est mauvais, ou plutôt les performances ne sont pas mémorables. Seul Shia LaBeouf m’a convaincu, même si ça se voit qu’il fait de son mieux avec le minimum. Je le trouve très efficace, dommage que la production ne s’attarde pas plus sur ses performances dramatiques. Le reste du casting est inintéressant.

Pour finir, je dirais que le format est trop long, je me suis vraiment ennuyé fermement au bout d'un moment, d'autant plus que le dénouement est d'une prévisibilité consternante.

Le film trouve sa place parmi les chefs d’œuvres et les films cultes en raison de son impact culturel et ses qualités graphiques. Mais tout ce qui fait un bon film, à proprement parler, le scénario, les personnages, et l’intensité dramatique et émotionnelle, n’est pas au rendez-vous.