Transformers pour un monde plus Biebers

Début 2007 je découvre au ciné pour la 1ère fois le trailer de la grande arrivée au cinéma des Transformers, porté par une équipe impressionnante, l'explosif Michael Bay à la réalisation et le Dieu Spielberg à la production je me prend une sacré claque, si bien que je me le revois en boucle dès que j'en ai la possibilité, ma connaissance du lore de Transformers se résume avant tout à la série Armada du début des années 2000, le chouette jeu sorti en 2004 et quelques épisode de la G1 vu sur une VHS, bien suffisant pour frissonner d'excitation en voyant ce trailer, et une fois sorti de la salle le plaisir aura été immense, mais au final ça a si bien vieilli que ça ? Et bien oui, en revoyant le film aujourd'hui il a toujours autant de gueule même si les défauts sautent vous sautent au visage comme un Facehugger:

Signe annonciateur de temps moderne, la licence Transformers doit passer par la case "cool" pour plaire au plus grand nombre, c'est à dire l'ado fan de foot et de bagnole qui pense être cool car il boit et baise des meuf et se sent puissant car il victimise des geek (ceux qui sont déjà fan de Transformers à la base, allez comprendre), le film prend avant tout le point de vu des humains et surtout du héros Sam, un ado qui n'a pas grand chose pour lui (c'est même pas un vrai geek putain), mais qui a un grand-père qui a fait des recherches en Arctique et découvert par hasard le cube AllSpark (source de vie des Transformers mais aussi d'un Megatron coincé dans la glace), on s'en branle ? Yep totalement, mais Sam a de la chance car son père lui paye lui une vieille bagnole trouvée chez le concessionnaire (qui s'avère être Bumblebee). Cool alors Sam va pouvoir tenter d'aller frimer auprès de tous les kéké du lycée mais manque de pot ça ne passe pas, cependant, par miracle Mikaela la 10/10 au sourire tellement Colgate que la saturation n'atteint pas ses dents et qui ne s'intéresse qu'aux Go-Muscu se rend compte que les beauf sexistes en fait c'est pas ouf et du coup accepte de se faire raccompagner par Sam, probablement le plus chouette American Pie jamais fait, mais merde on regarde Transformers au fait, heureusement des scènes avec des GI Américains se faisant attaquer par les Decepticons nous rappellent ce qu'on regarde et l'implication de l'armée dans le film permet de donner un semblant de cohérence plutôt bienvenu sur comment les gouvernements réagirait si des aliens débarquaient, après un enchainement de séquence parfois drôles parfois malaisante notre ami Sam découvre la vérité sur sa caisse et part avec sa copine à la rencontre des autres Autobots dans une séquence véritablement culte, portée par l'excellente musque de Steve Jablonsky, donnant un souffle épique et élégant, mais après avoir été capturé par le sinistre agent Simmons du secteur 7 (non c'est pas vrai le gars va littéralement devenir le comic relief de la franchise) nos héros découvrent que le gouvernement Américain garde le AllSpark et Megatron au Barrage Hoover depuis des décennies, ça serait bête que les Decepticons le découvrent et libèrent Megatron pas vrai ? Ah merde c'est ce qui se passe et on a alors droit un enchaînement de séquences d'action spectaculaire et humains comme Autobots (enfin Optimus et Bumblebee) chacun a droit à un vrai moment de bravoure et c'est plaisant et telle la recette appliqué par Sam Raimi dans Spider-Man, le jeune Sam pourtant prédestiné à devenir un incel se montre héroïque et parvient alors à apporter le coup de grâce à Megatron... et c'est fini, les Transformes restent sur Terre et bossent pour le gouvernement, Sam se tape Mikaela sur le capot de Bumblebee (attendez mais c'est déguelasse) le tout sur du Linkin Park (c'était la mode à l'époque), ouais chouette putain de bon film, annonciateur des futurs blockbuster des années 2010, Transformers applique avec un certain succès une recette qu'appliquera à la perfection le MCU, c'est à dire s'approprier toute une licence qui a des adeptes depuis des décennies, pour en faire un truc clinquant, cool et branché, sauf qu'en fait que ce soit Transformers ou Marvel, on a pas eu besoin de ça pour savoir à quel point c'est génial, il suffit d'avoir de la curiosité et creuser un peu, mais les gens préfèrent s'assoir et se contenter d'un truc standardisé, pourtant encore une fois, ce Transformers reste un bon divertissement, Michael Bay nous sort des séquences époustouflantes et parvient à donner vie à quelque chose qui aux 1er abords semble inadaptable, malheureusement à trop s'axer sur Sam, le film en oublie totalement de développer ces héros, hormis Bumblebee et Optimus Prime, les Autobots n'ont droit qu'à quelques punchline en guise de dialogue (faut être fun et cool on a dit), et des scènes dignes de Fast&Furious pour montrer que les grosse bagnoles c'est trop cool, du coup le personnage de Jazz va littéralement mourir dans l'OSEFerie totale alors que la séquence devrait être horrible, mais pire encore, le film parvient à s'étaler à des personnages secondaire sans intérêt comme le groupe d'informaticien qui n'intéresse personne, bref c'est souvent inégal mais bien calibré, l'alchimie entre Shia LaBeouf et Megan Fox passe bien malgré le forcing et les séquences gênante, d'autant que pour une fois on évite le cliché de la demoiselle en détresse avec une Mikaeli intrépide et qui ne recule pas face au danger contrairement à un Sam qui fait ça pleureuse (on et à 6 sur l'échelle de Shinji), par toujours lisible, mais ça fait le café, et pour un blockbuster signé Michael Bay, n'est-ce pas ce qu'on demande ?