Contrairement à ce qu'annonce le titre, ce film n'est pas aussi politique et militant qu'il le laisse supposer. C'est une petite comédie sans conséquence, maladroite et pas très subtile. Un couple marié vit avec son enfant et le frère de la femme (Josiane Balasko). Bientôt, il faudra voter pour ou contre la constitution de la Vème république. Irène y est farouchement opposée, et n'a que le communisme à la bouche, quant à son mari... eh bien il lit France Soir plutôt que l'Huma et s'énerve quand les potes rouges d'Irène viennent à la maison.
On n'apprendra ni d'un côté ni de l'autre les raisons de leur choix. On n'assiste à aucun échange d'idées, bien que les postures politiques soient affirmées, bassinées en tant que telles tout au long du film. Alors on se dit que peut-être l'intérêt se situe dans les relations entre les personnages ? Il me semble que c'est l'intention, effectivement, mais c'est d'une part très caricatural (coup de foudre de la femme fleur bleue façon film des années 50, regard en biais, pause, sourire, soupir), mal amené (mari jaloux à outrance à la seule mention d'une rencontre avec d'autres hommes), et d'autre part assez pauvre (à quoi les conduit leur différend politique ? quelles conséquences sur l'enfant qui semble être investi par le militantisme de sa mère ? qu'y a-t-il a tirer de la cohabitation avec un membre de sa famille ?...).
Alors, si :on comprend que cet amour platonique d'Irène avec le beau Ivan, soliste des Choeurs de l'armée rouge de passage dans sa ville, représente le fantasme impossible de l'épanouissement du communisme. Le mari jaloux, impulsif, malheureux, donne le change pour incarner le capitalisme et ses dérives. D'accord, mais dans quel but ? Simplement la nostalgie de Jean-Jacques Zilbermann qui regrette les choix politiques de son pays ? Ou de dresser une métaphore gentillette de deux idéaux incompatibles ?
Moi j'ai juste trouvé que Josiane Balasko était magnifique, et chantonné en écoutant Katyusha (paraît que c'est aussi le surnom d'un lance-roquettes de l'armée russe).