Il faut que je suis masochiste pour continuer à aller voir les films de Pascal Bonitzer ! Chaque fois, j'en ressors avec un sentiment de perte de temps. Le cinéma bourgeois et bien pensant qu'il déroule inlassablement au fil des années, n'arrive toujours pas à me convaincre. Comme pour le précédent " Cherchez Hortense", il a fait appel à une pléiade d'acteurs piochée dans la jeune génération ( Vincent Lacoste et Agathe Bonitzer) ou parmi des plus aguerris ( Huppert, Bacri, Lambert Wilson, Pascal Grégory). Chacun y va de son savoir-faire. On les regarde s'agiter sans trop d'ennui mais en pensant que ce doit être fatiguant de devoir toujours faire le bougon, l'ambiguë, le chicos un poil machiavélique, la femme vaguement dérangée... ( Je suis certain que vous avez déjà remis chacun dans son rôle, comme quoi, de ce côté là, pas de surprise). L'histoire, comme d'habitude, brinquebale pas mal. Située dans le milieu de la finance, on nous assène une symbolique lourdingue ( le banian qui profite des autres plantes pour s'étendre, entre autre ) qu'avait précédé l'arrivée de Nora, jeune femme froide et déterminée ( jouée par Agathe Bonitzer qui n'a pas eu besoin de forcer son naturel) qui pénétrait dans un univers gris et glacial au bord du cliché. Vincent Lacoste erre aussi dans les couloirs, sans grande conviction. On pense s'acheminer dans un galimatias financiaro/chiant, quand soudain le film se retrouve à fêter l'anniversaire du père bougon ( oui, c'est lui, qui d'autre voulez-vous pour ce rôle ? ) de l'héroïne. La caméra se passionne soudain pour la vieille génération, qui a un passé bien moins conventionnel que prévu et bien plus fun que la jeunesse ! Le scénario, vaniteux, ne s'encombre pas de vraisemblance. Tout le monde finalement connaît tout le monde, a couché avec ...presque tout le monde autrefois. Cela embête Agathe Bonitzer qui, oh surprise, adopte une nouvelle expression : elle fronce les sourcils ! Et c'est vraiment chouette car sa libido se réveille, puisqu'au détour d'une scène elle embrasse Vincent Lacoste alors qu'elle le déteste. Puis les vieux se dépatouillent avec leurs coucheries passées pendant qu'Agathe s'essaie au sexe. Pas facile d'incarner la passion avec une mine aussi revêche !
La fin sur le blog
http://sansconnivence.blogspot.fr/2016/06/tout-de-suite-maintenant-de-pascal.html

pilyen
4
Écrit par

Créée

le 26 juin 2016

Critique lue 711 fois

2 j'aime

pilyen

Écrit par

Critique lue 711 fois

2

D'autres avis sur Tout de suite maintenant

Tout de suite maintenant
Fritz_Langueur
7

Pas si mal que ça....

Scénariste de talent (notamment pour Rivette ou Téchiné) Pascal Bonitzer cultive depuis des années une certaine férocité qui se calque parfaitement aux périodes qu’il traverse, « L’amour par terre »...

le 26 juin 2016

9 j'aime

5

Tout de suite maintenant
Marcus31
4

Que Super Dupont vienne me châtier s'il veut, je n'en ai cure...

L'exception culturelle cinématographique française serait elle en train de s'affirmer à travers la médiocrité des productions hexagonales ? Après le grotesque "Ma Loute", voici le très dispensable...

le 23 juil. 2016

8 j'aime

18

Tout de suite maintenant
Fleming
7

Brillant (et plutôt plaisant, genre omelette norvégienne)

C'est pour moi le meilleur film français vu depuis le début 2016. Le scénario est bon, assez malin (à deux niveaux et double détente), la jeune génération (deux soeurs, l'une financière, l'autre...

le 2 juil. 2016

5 j'aime

4

Du même critique

Habibi
pilyen
4

Bibi n'a pas aimé

Il y a des jours où j'ai honte, honte d'être incapable d'apprécier ce qui est considéré comme un chef d'oeuvre par le commun des mortels. A commencer par mon libraire spécialisé BD qui m'a remis...

le 31 déc. 2011

34 j'aime

7

Grand Central
pilyen
3

Grand navet

J'ai vu le chef d'oeuvre de la semaine selon les critiques. Hé bien, ils se sont trompés, c'est un navet et un beau ! Cette fois-ci, ils ont poussé le bouchon tellement loin qu'ils risquent d'être...

le 28 août 2013

25 j'aime

18

Les Fantômes d'Ismaël
pilyen
3

Parlez-vous le Desplechin ?

Je le dis d'emblée, je n'ai jamais été fan du cinéma de Mr Desplechin. "Les fantômes d'Ismaël" confirment que je ne parle pas et ne parlerai jamais le "Desplechin" comme se plaît à dire le...

le 18 mai 2017

24 j'aime

1