Film culte des quadra, Top Gun aura été une des rares grosses licences du cinéma US des années 80 à ne pas avoir été surexploitée. Certes, les produits dérivés du film de 1986 avaient généré quelques millions de dollars (notamment avec son adaptation en jeu-vidéo qui a marqué son époque plus pour sa jaquette et sa difficulté que pour ses qualités réelles), MAIS, toujours est-il que le film en tant que tel s'était suffit à lui-même et n'avait jamais donné lieu à aucune suite, contre toute attente il faut bien le dire.
Si ce second volet avait bien été envisagé il y a une douzaine d'années, le suicide de Tony Scott, réal' du premier volet, avait mis un sérieux coup d'arrêt au projet. Mais l'intérêt de Tom Cruise a permis de préserver l'espoir (ou la crainte, selon), de voir cette suite aboutir.
C'est finalement avec Joseph Kosinski aux manettes que le second opus s'est enfin concrétisé. Mais 36 ans après, était-ce encore une bonne idée de déterrer cette licence?


Durant sa carrière, Pete « Maverick » Mitchell a ralenti délibérément ses promotions afin de continuer à voler. Il est désormais pilote d'essai pour un projet d'avion hypersonique. Mais après un vol à plus de Mach 10, Maverick s'éjecte suite à une avarie de l'appareil. Un dernier baroud d'honneur pour le vétéran qui se voit alors écarté.
Peu de temps après, il est pourtant convoqué à la base aéronavale de North Island pour entraîner un groupe de diplômés de l'école Top Gun, selon la volonté de son ami et ancien pilote rival, l’amiral Tom « Iceman » Kazansky, devenu le commandant de la Flotte U.S. du Pacifique. Parmi les "élèves" dont il a la charge, se trouve le lieutenant Bradley « Rooster » Bradshaw, fils de son ami Nick « Goose » Bradshaw, tragiquement décédé dans le film d'origine...


Ce n'est pas forcément sur le terrain du scénario qu'on attendait cette suite. Pour autant, sans être follement originale, l'histoire reste cohérente avec le premier film et se construit autour d'un objectif militaire rapidement identifié et qui servira de fil rouge, à savoir une mission hautement risquée en territoire ennemi (peut-être en Russie, en Chine ou en Corée du Nord, ce n'est jamais dit clairement, Hollywood ne voulant manifestement froisser personne).
Et malgré le faible nombre de personnages originels encore présents dans cet opus, les connexions sont bien là.
Seule la fin pourra être sujette à débat, certains estimant qu'elle aurait pu être différente et plus...radicale.


Bien sûr, Top Gun: Maverick joue la carte de la nostalgie, ce sera une évidence avant même la première image, lorsque résonne You've Been Called Back to Top Gun et ses relents 80's.
Et même s'il est vrai que le film en fait parfois des caisses, on va dire que ça fait partie du truc et qu'on sait où on met les pieds.
Qu'à cela ne tienne, TGM répond présent sur deux terrains sur lequel on pouvait légitimement l'attendre: d'abord les scènes aériennes et de dogfights, réellement impressionnantes et immersives, une véritable prouesse technique. Et deuxièmement, en termes d'émotions. Si vous aimez le premier, on imagine mal comment vous ne pourriez pas être tantôt parcouru de frissons, tantôt entrain de refouler vos larmes. Et c'est bien pour ça qu'on aime le cinéma non?


Il y a des suites qu'on avait pas forcément demandé et qui finalement, s'avèrent de vrais bons moments. Les deux Creed étant deux illustrations récentes pour le moins probantes.
Avec Top Gun: Maverick, on est dans un registre similaire. 36 ans après, plus personne n'attendait réellement de sequel du film culte de Tony Scott et pourtant... Ce nouvel opus est une réussite qui va certes, là où on l'attendait, mais le fait bien et s'avère être un vrai bel hommage à son grand frère, tout en étant digne d'intérêt en tant que tel.
Bien sûr, voir en 2022 un film qui fait, deux heures durant, l'apologie d'engins cramant des hectolitres de pétrole à la minute (sans parler des motos et bagnoles) aura forcément quelque chose d'anachronique. La légèreté des années 80 est loin derrière nous, mais l'espace d'une séance de cinéma, on aura tout de même apprécié de ne pas y penser.

billyjoe
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le 30 mai 2022

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Billy Joe

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