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Il faut parfois savoir replacer un film un peu dans son époque et son contexte pour pouvoir l’apprécier un minimum. There's Nothing Out There ! n'est pas la première parodie de slasher ou de films d'horreur mais il semble bien être l'un des premier film méta dans lequel un personnage commente en toute conscience ses impressions d'être précisément dans un film d'horreur. Si le film du jeune Rolfe Kanefski ne propose plus rien de bien original 30 ans après sa sortie il semble tout de même avoir poser quelques bases et codes repris depuis jusqu'à l'overdose.


There's Nothing Out There ! nous raconte l'histoire d'une bande d'amis partis passer un séjour dans une maison isolée en forêt. Pour Mike fan de films d'horreur et angoissé chronique le séjour ressemble à un scénario de film d'horreur et il ne manque pas d'en avertir ses amis incrédules, jusqu'au moment ou ils sont attaqués par un monstre ressemblant à une grenouille de l'espace.


Un film qui commence par une blonde en petit short rose qui se fait attaqué par des bandes magnétiques de VHS de films d'horreur dans une vidéoclub ne peut pas être un mauvais film. Quand bien même cette séquence n'est qu'un cauchemar prélude à une histoire plus classique, elle donne le ton d'un film qui choisit d'amuser autant que de s'amuser du cinéma de genre. On est clairement pas ici dans le film méta ultra référentiel qui aligne les clichés tout en citant ouvertement les films dont il s'inspire, mais dans une bonne grosse série Z qui joue avec une certaine malice sur les comportements parfois stupides des personnages de films de genre une fois qu'ils sont en danger. Le principal support comique du film reste le personnage de Mike (Craig Peck) qui ne cesse de gonfler ses ami(e)s en leur faisant savoir que tout ce qui se déroule durant leurs vacances ressemble étrangement à un scénario de mauvais film d'horreur. Sans être hilarant l'aspect parodique fonctionne assez bien surtout quand le film pousse le curseur jusqu'à l'absurde comme lorsque un chat semble tomber du plafond pour faire un jump scare totalement artificiel, qu'une victime passe à trépas en louchant comme une malade ou qu'un personnage saisit la perche micro pour s'enfuir brisant totalement le carcan de la fiction. Le plus souvent il faut bien reconnaître que c'est assez lourd, il faudra encore une fois oublier que l'on a désormais vu ce genre de truc mille fois pour se laisser simplement embarquer dans la douce folie d'un pizza movie sans prétentions. Par opportunisme, manque d'ambitions, de reconnaissance ou simplement de talent Rolfe Kanefski semble avoir poursuivit sa carrière avec une multitude de DTV peu engageants allant de l'érotisme aux films familiaux signifiant le manque constance du réalisateur. Pourtant sur There's Nothing Out There ! il sait faire preuve d'un minimum d'application surtout lors de la première partie du film dans laquelle il s'attache à utiliser des ponts visuels ou thématiques dans l'enchaînement de ses séquences. Globalement on reste toutefois dans de la série Z qui s’assume d'autant plus qu'elle en joue pour appuyer l'aspect comique de l'ensemble.


Indépendamment de son humour méta, There's Nothing Out There ! est une amusante série Z avec un monstre qui ressemble à un crapaud libidineux cherchant à se reproduire tout en étant capable de contrôler les esprits de celles et ceux qui croiseraient son regard. Slime vert dégoulinant, craignos monster en caoutchouc, rayon laser ringard, nichons et deux trois séquences gore sont donc au menu de cet amusant exercice de style qui transpire d'une certaine sincérité dans sa bonne humeur communicative. Le film pourra ainsi se voir comme un lointain ancêtre de toute cette vague de films que je conchie au plus haut point faisant délibérément n'importe quoi n'importe comment sous couvert que des spectateurs bien peu regardant trouveront ça génial tellement c'est nul. J'accorde facilement à There's Nothing Out There ! l'originalité du concept au regard de l'époque à laquelle le film est sortie et une démarche bien moins cynique et agaçante que les pseudos série Z mercantiles pondues aux kilomètres pour amuser les gogos.


Le film de Rolfe Kanefski n'est sans doute qu'une grosse blague pas très subtile mais forcément quand vous êtes le premier à la faire c'est toujours un peu plus drôle que lorsque vous êtes le dernier. There's Nothing Out There ! ne ricane pas du genre il s'en amuse et c'est peut être ce qui fait encore aujourd'hui une légère mais importante et agréable différence .

freddyK
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le 18 avr. 2024

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