Le monde de demain, un monde sans hommes

Ce qu'ils sont chiants ces westerns contemporains artie. Ce qu'ils sont chiants ces films féministes qui n'ont pas grand chose à dire. En gros, ce film, c'est "Brokeback mountain" mais version girlie. Ben oui c'est la mode après tout, de reprendre tous les classiques de notre jeunesse et de remplacer les personnages mâles par des personnages femelles. Sauf que le choix de Ang Lee de choisir deux hommes pour son western gay était très pertinent, car le bonhomme visait là la production américaine dans ce qu'elle a de plus viril pour mieux la critiquer et la déconstruire, proposer ainsi qu'on parle d'autres sexualités dans les films mainstream. Ici... je ne comprends pas ce choix, le western n'est pas le genre le plus représentatif de la soumission des personnages féminins, alors raconter une histoire d'amour lesbien dans ce contexte, je ne le comprends pas. Après, tout ne doit pas se justifier, parfois on raconte juste son histoire comme on en a envie. Mais bon voilà. En tant que spectateur, je ne comprends juste pas la démarche. Parce qu'on sent qu'il y a la volonté de casser du code, mais j'insiste, le western n'est pas le meilleur genre pour cadrer une romance 100% femme. Même si je peux comprendre un peu ce choix, puisque l'homme viril en prend sacrément pour son grade dans ce film, et forcément, voir un cowboy castré, ça fait toujours son effet. Mais à nouveau, cet élément concerne les hommes... or ce sont les femmes qui tiennent l'affiche ici. D'ailleurs les personnages masculins sont assez pauvres et on s'en fiche un peu de ce qui leur arrive. Ce qui compte c'est de voir ce qu'il advient de ces deux femmes. Donc, j'en reviens au fait que, de par le sujet, c'est un mauvais choix de contextualisation. Soit.


L'intrigue est faible de toutes façons. Il ne se passe pas grand chose comme dans tout 'bon' film western contemporain. C'est-à-dire que le plus gros conflit sera le silence de l'autre. Houuuuuuuu. Que c'est pesant. Et puis savoir que l'élue du coeur puisse pleurer quelque part au loin, seule. Bonjour le drame misérabiliste. Les personnages sont peu creusés, ils sont surtout taiseux et torturés. Par contre, ils sont incroyablement intelligents en fait. Des femmes si cultivées, si raffinées et en même temps capables de tenir un troupeau de vaches si nécessaire. Elles ont tout pour elle. D'ailleurs ont-elles vraiment un quelconque défaut si ce n'est un mari dans les pattes ? C'est trop lisse ! Pourtant il y avait moyen de raconter des choses plus intéressantes avec ces deux femmes amoureuses dans des conditions de vie aussi difficiles, à une période où la Bible avait beaucoup de pouvoirs. Pourquoi est-ce si pauvre ?


Visuellement, ça m'a fait penser à Docteur Quinn. Bien sûr, c'est moins cheap, c'est un peu plus creusé et ambitieux, n'empêche que ces brillance, ces cadrages, ces décors, ces costumes trop propres... ça m'a fait penser à un travail de téléfilm ou de série comme on pouvait en faire dans les années 90, mais avec un budget un peu plus confortable. Heureusement le découpage reste lisible, le montage rythmé. Mais c'est chiant. La photographie n'a pas grand intérêt. Les actrices et acteurs font un boulot correct, mais personne ne brille vraiment. Celui qui s'en sort le plus est le méchant, évidemment, parce que le personnage permet d'ajouter plus d'ampleur dans le jeu, tandis que les autres sont des complexés de la vie filmés sur un ton où l'on intériorise tout... alors forcément, c'est assez plat.


Bref, pas terrible.

Fatpooper
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le 13 avr. 2021

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Fatpooper

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