Syndrome de la cabane. Ennemi dans la glace.Hikikomori/recluse new-yorkaise.eh Naomi,tu descends?

Tout ça pour ça? 'Tu-es-ton-pire-ennemi'.



"Ce n'est pas parce qu'il n'est pas le film auquel tu t'attendais, qu'il faut l'assassiner.
C'est pas sa faute si c'est pas 'ton' film: t'avais qu'à le faire toi-même" (Pierreamo, dans sa tête).
Si encore le film était visuellement du genre 'Répulsion' de Polanski en appartement aussi; mis non, il est moins original visuellement.
Même si j'ai aimé quand même les décors qui m'ont semblé des années 70 et l'idée des tours jumelles au loin, le World Trade Center à l'horizon (et au notre).



(Avec spoils)
Loué pour sa violence et les tétons de Naomi Watts, sans finalement voir ni l'une, ni les autres.
Pire, ma honteuse mini lubricité inconsciente et passagère a été ironiquement très punie: car à la place des aréoles et tétines sus-nommées (repérées quand 'ado' dans King Kong, énorme aussi), j'ai scandaleusement été soumis à la place à toutes celles de quasi tous ses partenaires mâles dans le film!
Plusieurs fois ceux du livreur, en plus transpirant (Kelvin Harrison), et ceux d'un gigolo grassouillet (Emory Cohen.).
Kelvin Harrison est certes un acteur jouant très juste; il a ici les meilleurs lignes du dialogue qu'il balance impeccablement: je suis curieux de le voir en Christian dans la prochaine version de 'Cyrano' par Joe Wright.
Naomi Watts est aussi une des meilleures actrices du moment qu'on voit assez peu: du mime à l'expression vocale, son spectre de jeu est large et crédible. Mais son intensité me semble ici desservie par un montage et direction très plan-plan. Je le reverrai.


C'est toi ton pire ennemi; si tu ne vois pas les couchers et levers de soleil si gratis et beaux, c'est ta faute (et un peu de ceux qui te font peur et angoisser):



"...l'ennemi dans la glace; dont le regard me glace
il sourit mais j'le connais bien; l'ennemi dans la glace
...dehors je croise des étrangers, des ombres qui marchent dans le noir
ce n'est pas d'eux que vient le danger
mais je reconnais chaque soir, mon pire ennemi dans ce miroir"
((Alain Chamfort dans ...'L'ennemi Dans La Glace')



Je l'ai loué en pensant qu'il allait être un film d'épouvante vu son affiche et le mot "harcelée" dans le résumé aperçu mais pas lu...puis la première info du générique est qu'il est distribué par BAC film: ça ne s'annonçait donc peut-être plus trop comme un film Blumhouse plein de cris et de fureur?


Syndrome de la cabane:
Une femme vit seule dans son appartement: on apprendra qu'il appartenait à sa grand-mère décédée. Elle était venue le désencombrer à sa mort mais ne l'a jamais plus quitté. Littéralement.
Elle se fait livrer ses cigarettes et nourriture.
Paye le loyer cash en glissant argent sous la porte(?): on est dans les années 70 à New York dans un quartier tombant en ruines et cible d'incendies criminels.
Elle souffre de ce que les médias m'ont dit être "la peur sociale ou l'angoisse de sortir de chez soi".
De nos jours, on me dit que le Japon en est plein, dont certaines se font filmées en permanence chez elles: immobile pendant des heures...
comme "Chip Chan, la prisonnière du web":



"Depuis 2008, la vie de Chip Chan est diffusée par webcam sur Internet. Elle vit recluse dans son appartement, observée par des milliers d’internautes qui tentent parfois de l’aider" (m'apprenaient les 'Pieds sur Terre' (court et passionnant podcast).)



Mais June Leigh (Naomi Watts) va elle apprendre grâce à un jeune livreur noir et un gigolo qu'elle n'est prisonnière que d'elle même. Ces psy amateurs se mettent en mode 'y'a qu'à, y'faut que:
'"Il-faut-vaincre sa peur". Par exemple, le jeune livreur lui explique ne pas changer de trottoirs quand il croise des voyous, il en traverse le troupeau, et le gigolo a été traumatisé par papa petit car a fini couvert de dizaines de grosses araignées:



"alors un jour dans une animalerie, j'ai été paralysé par une grosse araignée noire me regardant..de rage, je l'ai mangée sur place"...
"et ça m'a guérie de mon arachnophobie" (ben voyons).



...ce n'est pas d'eux que vient le danger:



"je m'souviens de l'homme que j'étais, mais un traître l'a fait disparaître
et moi, qui suis-je? chasseur ou chassé qu'est-ce qui s'est passé?"
(Alain Chamfort)



Qu'est-ce qui s'est passé?
Cette recluse écoute trop la télé et radio qui lui font avoir peur de tout; à commencer par le tueur en série qui sévit à ce moment là, "le fils de Sam" dont la télé se repaît...on est amené à penser qu'elle en sera la cible (la probabilité étant pourtant faible),
elle a peur des petites racailles qui dealent dans sa rue (ils ont plutôt parfois plus l'air de s'amuser),
elle a peur du livreur puisqu'il semble les connaître,
elle a peur des requins des crédits qui viennent réclamer leur dû à ses voisins (sujet rappelant les violents collecteurs de 'Up the Junction' de Ken Loach,
elle a peur des voisins d'en face qui la voit se masturber sur son balcon Hitchcockien (un couple dort sur ce genre de balcon dans 'Fenêtre sur cour',
elle a peur de ceux qui sonnent à son interphone (une blague ou un pervers),
elle a peur de la visite de son ancienne amie,
elle a finalement peur du policier qui vient enquêter sur ce harcèlement,
elle a d'abord peur du gigolo qu'elle fait venir..
mais toutes se révèlent quasi sans fondement,
car son pire et quasi seul ennemi se révèle elle-même.


PTSD:
Elle pense que ses actions passées ont causé la mort de son père: elle avait sorti un livre à grand succès trop révélateur sur sa famille(?), puis n'a plus publié car son père en aurait fait une crise cardiaque à cause du premier.
Pire, c'est un très jubilant François Busnel/Brenna Brown, qui lui avait annoncé en direct la mort de son père en interview à la télé, ce cancannier ne se focalisant que sur l'aspect autobiographique du livre.


Résurrection qu'elle doit à une insurrection et la violence policière????:
J'ai aimé que la musique n'intervient qu'au moment des premiers bourgeons de la résurrection de l'héroïne par le retour à l'écriture: du violon, je crois, qui accompagne le clavier de la machine à écrire...
Mais c'est ironique que pour la sortir de sa torpeur estivale et sociale, il faut qu'elle se croit volée par un noir et inquiète de son unique bien et billet de sortie financière. Elle voit son jeune livreur/über à qui elle a confié son seul exemplaire, se fait tabasser par un policier au sol dans la rue: il ne s'arrête pas quand elle le 'filme' de sa voix...elle descend donc enfin de chez elle...le 'Georges Floyd' n'était pas son bon coursier qui se révèlera avoir rempli sa part du contrat.
Elle croyait à tort avoir été volée par le jeune en qui elle a eu confiance: il l'était digne de confiance:



"I am a hustler, but not a thief or a liar"...je suis un magouilleur mais pas un voleur ou menteur
Mais c'est seulement le fait de revoir son coursier coursé par une matraque,
qui l'a enfin forcée à sortir, à manger l'araignée noire qu'elle avait au plafond la retenant dans un cocon virtuel (son gigolo arachnophobe en avait avalée une pour vaincre sa peur).



La visite de son amie choquée par la Z.U.P. dans laquelle elle vit m'a rappelé:



"eh Naomi, tu descends?"..."Et pourquoi faire?" du sketch des Inconnus. "
Cette amie qui veut la faire descendre est jouée par la discrète mais efficace Jennifer Ehle, dont j'espère me souvenir enfin du nom tant elle joue juste et crédible.


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le 4 juil. 2021

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PierreAmo

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