The Wholly Family
5.9
The Wholly Family

Publicité de Terry Gilliam (2011)

Jake et les polichinelles (ou peu importe le nom donné à ces figures du théâtre)

Après son Imaginarium, Terry Gilliam avait pour plan de reprendre son Don Quichotte (avec Ewan McGregor à la place de Johnny Depp, ce qui , à mon avis, était une excellente nouvelle). Hélas de nouveaux problèmes de financement, des retournements de situation obscures firent de nouveau capoter l'affaire. Il ne restait alors à Gilliam plus grand chose à faire... APrès plus de nouvelles sur IMDb... jusqu'au jour où deux cours métrages apparurent en même temps : The Legend of Hallowdega et The Wholly Family. A l'époque, je me souviens avoir facilement pu trouver le premier (datant de 2010) ; le second, en revanche, je n'ai jamais pu mettre la main dessus, et j'avais à peu près renoncé à le chercher... jusqu'à ce jour où l'un de mes éclaireurs en fit la critique. Je lançai alors mes chiens, mes traqueurs et finis par le trouver dans un coin VIMEO, entier pour mon plus grand bonheur. Il faut savoir que je n'ai gardé de The Legend of Hallowdega qu'un souvenir de déception, de quoi m'inquiéter quant à la qualité de ce Wholly Family.

The Wholly Family est un film au scénario réussi et fort proche de Max et les Maximonstres (dont je n'ai pris connaissance que de l'adaptation par Jonze). Max et Jake sont tous les deux des petits enfants qui mènent la vie dure à leurs parents, et tous deux se retrouvent propulsés dans un monde étrange. La différence est que Max n'apprendra jamais rien de tout le film, alors que Jake évoluera. En effet, lorsque Jake revient dans son monde, il est conscient d'avoir été mauvais et agit pour se réconcilier avec ses parents. Max, au contraire, lorsqu'il revient chez lui, n'a pas changé d'une miette et ses parents lui sautent au cou sans qu'il n'ait jamais à s'excuser de son comportement odieux. La différence tient donc dans le fait que, si le petit garçon de Wholly Family est générateur de conflits autant que Max, il finit par lui aussi rencontrer des obstacles, obstacles qu'il devra résoudre par lui même. Max, lui, ne fait que fuir, et tout se résoud par enchantement. J'ai donc apprécié ce scénario pour sa simplicité (court et efficace). J'ai tout de même trouvé la scène d'introduction un peu longue même si elle ne dure que 5 minutes.

C'est du côté de la mise en scène que j'émets des réserve envers ce court métrage. Si les décors et les jeux de lumière sont bien exploités et maîtrisés, Gilliam peine à installer une mise en scène digne de ce nom. Lui qui a l'habitude de faire virevolter sa caméra, de jouer de débulés pour installer une ambiance grotesque et rocambolesque, il reste ici trop sage ; c'est bien simple, jamais son grand angle n'aura été si peu intéressant : là où l'on attendait les habituelles déformations de visage, le spectateur devra se contenter de quelques rares déformations de décors. En filmant ce monde onirique de façon si plate, Gilliam échoue à en trasnmettre la magie ; pire, son film manque parfois de dynamisme.

Bref, Gilliam délivre ici un petit film sympathique, typique de ce qui constitue son oeuvre ; malheureusement, le bougre ne semble pas en grande forme, et The Wholly Family peine à émerveiller son public. Néanmoins, je continue de saliver en attendant The Zero Theorem, persuadé qu'il s'agira là d'un bon film (j'apprécie Tideland et The Imaginarium) ; de même, je préfèrerai toujours le plus nul des Gilliam au meilleur des Burton.


BONUS : http://www.dailymotion.com/video/xwifh1_the-wholly-family-by-terry-gilliam_shortfilms
Fatpooper
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le 4 janv. 2013

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