Nous rencontrons des problèmes techniques sur la partie musique du site. Nous faisons de notre possible pour corriger le souci au plus vite.

Monteur d'une centaine de films dont le plus connu est Dragon Inn de King Hu, Chen Hung-Min a aussi réalisé une quinzaine de films entre 1968 et 1980 dont Vengeance of the phoenix sisters constitue la première mise en scène. L'influence de King Hu est évidente avec évidement un montage très similaire constitué de plans très courts qui décomposent les mouvements en une succession de gestes où l'apesanteur n'a plus vraiment de prises. Les personnages semblent davantage glisser que marcher ou courir. Les vingt premières minutes sont d'une rapidité époustouflante à ce titre avec beaucoup de plans de dépassant pas la seconde. Du cinéaste de A Touch of zen, on retrouve également un souci de rigueur dans la gestion de l'espace, l'utilisation des travelling et des gros plans ainsi qu'une atmosphère très western. Pour l'hommage direct, il y a aussi une scène de suspens dans une auberge restaurant. Ca n'a pas la grâce du maître calligraphique mais pour une petite production, le résultat est remarquable et très ambitieux techniquement. Il y a pourtant beaucoup de système D à l'image des phares de voitures servant de projecteurs pour les scènes nocturnes qui ressortent bien grâce aux contrastes tranchés du noir et blanc. Je me demande d'ailleurs s'il ne s'agit pas du premier Wu Xia Pian que je vois en noir et blanc (en mettant de côté les œuvres de jeunesse d'Im Kwon-taek).
En revanche pour l'histoire, c'est plus mitigé avec un scénario prétexte, parfois grotesque dans ses péripéties pour justifier toujours plus de scènes d'action tel le suspens autour du bûcher. Mieux vaut aussi éviter de parler de la caractérisation des personnages avec des méchants navrants de caricatures (et dont les sous-fifres sont ridicules dans leur costumes). Une fois de plus dans un wu xia pian féminin, l'héroïne est déguisée en garçon et trompe tout son monde (y compris ses propres sœurs qui craquent pour lui/elle !). Ca fait bien-sûr partie des codes, d'autant que la comédienne est une vedette de l'opéra, mais ça m'amusera toujours


Niveaux chorégraphies, on est en 1968, à Taïwan, et il ne faut donc pas s'attendre à des miracles. C'est régulièrement approximatifs et ça manque de souplesse. Toutefois, on ne peut pas reprocher à l'équipe de vouloir nous en donner pour notre agent avec plus de la moitié de sa durée consacrée aux combats dont quelques passes d'armes sont très sympathiques et plutôt variés : mains nues, armes blanches,mano à mano, grosse mêlée, un contre 2-3... avec pas mal de variété dans les décors naturels.


Un peu passé de mode certes, et ça manque de consistance pour ne pas éviter certaines redondances, reste que le plaisir est régulièrement de mise avec une réalisation de haute volée et un montage virtuose qui continue de provoquer l'admiration.

anthonyplu
6
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Le cinéma de (mauvais) genre taïwanais

Créée

le 28 avr. 2019

Critique lue 234 fois

4 j'aime

anthonyplu

Écrit par

Critique lue 234 fois

4

Du même critique

A Taxi Driver
anthonyplu
7

Maybe you can drive my car

L'ancien assistant de Kim ki-duk revient derrière la caméra après 6 ans d'absence. Il porte à l'écran une histoire vraie, elle-même plongée au cœur d'une page sombre de l'histoire sud-coréenne soit...

le 22 oct. 2017

16 j'aime

1

Absences répétées
anthonyplu
9

Absences remarquées

N'ayons pas peur des mots : voilà un chef d'oeuvre déchirant. C'est une sorte de cousin Au Feu follet de Louis Malle avec cette solitude existentielle et son personnage dans une fuite en avant vers...

le 8 oct. 2014

11 j'aime

2

The Crossing Part 2
anthonyplu
6

Comment créer une voie d'eau en voulant éviter l'accident

Grosse panique à bord après l'échec cuisant du premier épisode. Pour essayer de ramener le public dans les salles pour ce second opus, le film a été fortement remanié : reshoot et remontage en...

le 5 juil. 2017

9 j'aime