Joie ! Bonheur ! Noël !


Pour les amoureux des Stone Roses, Les éditions des films du paradoxe nous faisaient un beau cadeau en sortant fin 2015 le film de Shane Meadows retraçant la reformation du groupe en 2012 (en espérant d'ici là un troisième et ultime album ?). Un documentaire aux allures de concert rock avec ses moments forts et ses moments faibles.


Allons y franco, l'ensemble dégage une belle énergie, on en sort avec la patate, surtout quand on connait et adore le groupe. Il y a de vrais moments de magie qu'en bon fan Meadows nous délivre. Ainsi de cette répétition en noir et blanc où l'on voit un groupe plus uni qu'on le croit avec même de nouveaux morceaux composés (qu'on entendra jamais hélas -- problèmes de droits pour une nouvelle maison de disque ? Morceaux à ne jouer qu'en concert ?), ces plans d'un Ian Brown impérial dans la fosse qui vient serrer des mains au ralenti, saluer les fans voire prendre une photo avec le téléphone portable de l'un d'entre eux, amusé dans le même temps de l'appareil et de la manière de s'en servir pour faire un selfie du lieu, ou bien cette séquence fantastique de jam des 3 autres musiciens qui s'amusent comme des fous comme les groupes des 70's nous avaient habitué tandis que Brown là encore, vient faire la tournée des fans ?


Un autre très bon point est qu'en tant que fan, Meadows laisse la parole justement non pas au groupe mais à ses adorateurs. Certes, on aurait aimé en savoir plus sur le groupe encore que ce que les images d'archives nous en dévoilent mais l'on est récompensé en voyant les nombreux fans anglais à l'oeuvre : certains ayant délaissé travail, femme et enfants pour venir lors d'un concert spécial que donne le groupe "only for fans" mais annoncé juste le matin même à la radio avec billets donc à récupérer au plus vite dès la matinée. De l'effet des fab four modernes des 90's, on perçoit des foules aussi hystériques presque qu'aux temps des Beatles !


Malheureusement tout n'est pas parfait ou presque dans cet excellent docu-concert.


A un moment, le groupe atteint un nouveau point de bascule et manque à nouveau de se dissoudre : lors d'une tournée européenne au concert d'Amsterdam, le groupe n'effectue pas de retour sur scène là où en France ou en Espagne il en fit à la fin du concert. On apprendra alors que le batteur, "Reni", souffre de problèmes auditifs qui l'ont forcé à partir sitôt le concert fini. Devant les huées de la foule, Ian Brown monte au créneau pour dire que "tant pis le batteur est parti et que voilà le concert est fini, on peut les haïr tant qu'on veut, cet état de fait n'y changera rien".


Comme dit ma maman (qui passait justement au moment de mon visionnage), ce genre de comportement "c'est assez minable" et je partage son avis. Quand on connait nombre d'artistes musicaux ainsi que leur engagement auprès du public, leur respect de celui-ci (qui marche du coup dans les deux sens), rien n'interdisait de trouver une solution. Par exemple, dire ouvertement le problème et proposer quelques chansons pour un set en accoustique, voire électrique sans forcément de batteur (et qu'on me dise pas qu'un batteur est forcément indispensable dans le rock et la pop. Quand on écoute un album comme le "Si on avait besoin d'une cinquième saison" de Harmonium et daté de 1975 qui s'impose comme l'un des meilleurs albums de rock-folk francophone et québecois des années 70 et n'a aucune rythmique ou percussion, c'est faisable, oui oui), possible. Ou avoir un second batteur pour les tournées comme certains groupes firent dans le passé (coucou Genesis). Bref, c'est pas la mort, faut pas déconner.


Or de cet évènement douloureux, Meadows le garde bien au montage et se filme ensuite, indécis... Mais sans jamais remettre en cause le comportement du leader du groupe, en bon fan qui ne va pas forcément gratter sous le vernis, ne voulant pas déplaire à ce qui est au départ une géniale commande (Meadows n'hésite pas à dire qu'il a reçu l'appel de Brown en personne dans un taxi lors d'un festival et a accepté direct, voyant là une chance de rattraper les concerts que plus jeune il n'eut jamais la chance de voir).


Bref, le réalisateur accuse parfois un petit manque de recul (quand il ne fait pas exprès d'injecter un peu de vaine dramaturgie --on peut se poser la question). C'est là la force et la faiblesse de ce très bon documentairoconcert que je ne saurais que trop vous conseiller toutefois.

Nio_Lynes
8
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le 13 juin 2017

Critique lue 362 fois

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