The Souvenir - Part I par renardquif

-Ma foi, un film d'auteur Anglais, je ne savais pas que ça pouvait exister, mais, allons-y. Disons tout d'abord que c'est un film de droite, mais filmé à gauche (il y'a plein de plans, la plupart serrés, pas mal de montage, avec un petit côté Garrel un peu, le film est riche, même s'il a un côté désespéré : le film n'a pas graaaaaaand chose à dire non plus, une bourgeoise et un drogué quoi, mais par contre qu'est-ce qu'il le dit bien !!), cette contradiction permanente construit le film, le rend fonctionnel, passionnant, plutôt inattendu, en ce sens le film m'a rappelé le Conte de printemps de Rohmer, qui fonctionne cinématographiquement de la même façon si mes souvenirs sont bons.

-C'est un peu ce qu'a voulu faire à mon sens Hamaguchi dans son Drive my car (un film sur un(e) artiste), le problème de Hamaguchi c'est que son film est un film de droite qui reste à droite, pas assez de contradiction; d'ailleurs, on peut dire sans trop se tromper que The Souvenir part I est meilleur que Drive my car (même si on aime ce dernier), justement de par le fait que le film Anglais contient plus de "chocs" entre le fond et la forme, ces chocs produisant une constante sécrétion de surprise esthétique, et donc de plaisir.

-On peut dire aussi que le film est le contraire de Compartiment n6 (que j'ai beaucoup aimé celui ci par contre), qui lui est un film de gauche, mais filmé à droite. On pouvait dire de Compartiment n6 qu'il était beau, tandis qu'on peut dire de The souvenir Part I lui qu'il est bon. Bref, la contradiction, c'est le cinéma. Un bon film du coup, qui fait réfléchir (dans le bon sens du terme), et qui nous rappelle aussi à quel point la construction et le raffinement apporté à celle-ci sont une chose importante dans une œuvre, une condition sine-qua-non, car, s'il y'a une chose qu'on ne peut pas reprocher à ce film, c'est d'être paresseux ou de se fiche de nous ! Et j'aime tous les films qui prennent avant toute chose le temps de respecter le spectateur. Bien curieux de voir le II.