Le tournage de "Héros malgré lui" a peine terminé, Stephen Frears se voit offrir l'opportunité de tourner cette petite comédie au budget dérisoire pour la BBC. "The snapper" est le deuxième film tourné extrait d'une trilogie de Roddy Doyle consacrée à l'Irlande, qui avait déjà inspiré avec succès "The Commitments" à Alan Parker (Colm Meaney y tenait également le rôle du père de famille). Tourné expressément pour la télévision, le film eut un tel succès qu'il eut droit à une exploitation en salle après sa diffusion et fut couronné de nombreux prix dont le Goya du meilleur film européen ! Stephen Frears mettra plus tard en scène le troisième volet: "The van", mais avec moins de succès.
Le thème du film a tout ce qu'il faut pour faire un terrible mélodrame sociale, mais cela aurait été trop facile et le fait d'avoir, bien au contraire, choisit d'en faire une comédie pure et dure, donne au film un tonus et un charme irrésistible. "The snapper" c'est tout d'abord des dialogues cultes avec des répliques à vous faire hurler de rire ("Je n'ai pas pleuré depuis mon enfance", "Tu as pleuré à la coupe du monde.", "En étant sobre je veux dire..." / "Quel choc !", "Quoi ?", "De me rendre compte après 25 ans de mariage que mon mari est un con !"). Mais c'est aussi un casting irlandais exceptionnel, Colm Meaney y est extraordinaire dans son rôle de père de famille susceptible, fier, mais bon vivant. Tina Kellegher dans le rôle principale de Sharon, dont c'est le premier film n'en est pas moins excellente en fille anglaise dévergondée ayant un solide sens de l'humour. Elle n'aura malheureusement pas la carrière qu'elle mérite, malgré les prix d'interprétation qu'elle a reçu pour ce film. On pourrait aussi citer un bon nombre des second rôles tous excellents. Sans oublier une belle prestation technique récréant parfaitement l'ambiance de la classe sociale populaire en Irlande; musique irlandaise et les décors superbes des petites maisons où s'entassent les familles nombreuses, les pubs et les discothèques du samedi soir.
Injustement oublié, c'est une des meilleurs comédie anglaise (pour ne pas dire comédie tout court) des années 90, qui se laisse revoir et revoir sans lassitude.

Jean-FrancoisS
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le 10 sept. 2016

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Jean-FrancoisS

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