Comme tous les artisans du cinéma italien de cette époque des années 60/70 Sergio Grieco se frottera à tous les genres du cinéma populaire allant du western au polar en passant par le péplum, l'épouvante, le film d'aventures, le serial et la science fiction. Bien moins connu que ses illustres compatriotes Sergio Grieco restera peut être surtout connu pour avoir signer le scénario du film de guerre Une Poignée de Salopards dont Tarantino s'inspirera pour Inglorious Basterds. Avec The Sinful Nuns of Saint Valentine (Le scomunicate di San Valentino) le réalisateur se frotte à la nunsploitation avec un film qui combine romance, drame, aventure , épouvante et érotisme.


Basé sur un récit de Victor Hugo le film raconte le destin d'un couple de jeunes amoureux entravé par l'inquisition et la rivalité entre leurs deux familles qui pousse le père de la jeune femme à l'enfermer dans un couvent tout en dénonçant son prétendant pour un crime qu'il n'a pas commis.


The Sinful Nuns of Saint Valentine est un petit classique de la nunsploitation dont le cachet un peu vieillot apporte autant de charmes qu'il ne fait parfois sourire. Autour de cette romance contrariée nous plongeon donc dans un couvent dans lequel règne sans partage une abbesse adepte du châtiment corporel tandis que les nonnes s'adonnent à deux jeux saphiques pas très catholiques. Du coup, tout est souvent un peu prétexte à dénuder les comédiennes que ce soit pour une petite séance de torture, de flagellation ou d'étreintes interdites. Le film de Grieco s'appuie tout de même sur une intrigue qui tient la route dénonçant l'hypocrisie des institutions religieuses et la justice arbitraire de l'inquisition portée par des religieux fanatiques. Les deux amoureux au centre du récit sont assez attachants même si j'avoue sans peine avoir bien plus d'affection pour la délicieuse et très belle Jenny Tamburi dans le rôle de Lucita plutôt que pour Paolo Malco dans le rôle d'Esteban qui me semble un peu trop lisse et falot dans la peau du prince à la coupe blonde et au charisme sucrée du prince de Lu. Le film de Sergio Grieco n'est pas toujours très heureux dans la cohérence de son récit et nous donne quelques séquences assez bis mais il nous offre aussi des scènes assez marquantes comme lorsque tout le couvent semble sombrer dans une folie contagieuse poussée par la faim et l'enfermement. Dommage que chronologiquement les nonnes semblent péter un plomb et être affamée au point de lécher les murs, manger des cendres et bouffer des bougies à peine deux jours après être enfermées (??). Pas toujours cohérent, souvent totalement gratuit dans son érotisme le film s'articule quand même sur un récit qui tient la route avec quelques rebondissements et une volonté très clair d'égratigner les institutions religieuses dans toutes leurs contradictions.


The Sinful Nuns of Saint Valentine est une sympathique série B et même une bonne surprise pour moi qui ne m'attendais pas vraiment à me retrouver devant une histoire construite et prenante malgré ses très nombreuses facilités.

freddyK
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le 1 déc. 2020

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Freddy K

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